L'Office municipal d’habitation de Chambly en guerre contre les préjugés
« En arrivant à Chambly, je ne connaissais personne. Les gens ici sont devenus ma famille. Je m’implique pour montrer ma gratitude envers les logements à prix modiques », lance spontanément Sindy Speare, membre organisatrice de la fête familiale de l’office municipal d’habitation (OMH) qui a eu lieu, le 5 juillet.
Les locataires des 82 logements pour les familles, incluant les personnes seules âgées de 60 ans et moins, ont pu prendre part aux activités organisées par le comité de l’OMH. Jeux gonflables, maquillage, animation pour les enfants et dîner hot-dog étaient au rendez-vous.
« Les locataires ou leurs enfants n’osent pas dire qu’ils habitent ici, ayant peur du jugement des autres », remarque l’intervenante en soutien communautaire, Caroline Boisvert.
Autour de la table de pique-nique où le Journal de Chambly les a rencontrés, les locataires admettent qu’ils préfèrent dire qu’ils habitent sur l’avenue Bourgogne qu’à la place Albani lorsqu’on leur pose la question.
« Avant, c’était rock and roll ici, mais maintenant, on fait de belles choses. Les gens ne retiennent que le mauvais », se désole Mme Speare.
Avant de s’installer dans ces logements, la jeune mère monoparentale avait entendu des rumeurs qui l’inquiétaient au sujet de l’OMH.
« On m’avait dit que c’était tous des drogués, on m’avait foutu la chienne. Je me suis finalement rendu compte que ce n’était pas si pire, au contraire, je ne pensais pas avoir autant, ça m’a fait grandir comme parent », soutient-elle.
Communauté
Dans le petit parc dans la cour de l’office, les locataires se saluent et les enfants se rejoignent pour jouer ensemble.
« Je veux connaître tout le monde. Ça fait huit ans que je suis ici et je fais tout mon possible pour aider tous ceux qui en ont besoin », mentionne Ronald Goupil. Il offre toujours un coup de main aux locataires qui ont besoin d’aide pour des petites réparations.
Chaque année, il ramasse les consignes vides pour récolter les sous afin d’acheter les cadeaux pour la fête de Noël de l’OMH.
Si les usagers ressentent les préjugés à l’extérieur des murs de la place Albani, les jugements sont également présents parmi les locataires.
« Avec des voisins aussi proches, on surveille tous nos faits et gestes. Dans mon bloc, on s’entend bien, mais ça prend beaucoup de communication », estime Sindy Speare.
Gratitude
Avec le coût de la vie qui augmente, l’OMH permet aux familles de se sortir la tête de l’eau. « Les locataires peuvent maintenant vivre plutôt que survivre », compare Caroline Boisvert.
Avec ses prestations de l’aide sociale, une mère de famille n’arrivait pas à payer son loyer à Chambly. « Je peux redonner beaucoup plus à mes enfants maintenant que je suis ici. Je veux m’impliquer pour remercier et remettre ce que je reçois ici », conclut Mme Speare.