Montérégie : la violence chez les jeunes se passe à l’école
Une enquête de la Direction de santé publique de la Montérégie révèle que près de quatre jeunes sur dix subissent de la violence à l’école ou sur le chemin de l’école.
La Direction de santé publique de la Montérégie a dévoilé les plus récentes données de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) 2022-2023, qui dresse un portrait de la violence chez les jeunes en Montérégie.
Dans celle-ci, on peut lire que la violence est une réalité concrète pour une majorité de jeunes de la région : 76 % d’entre eux en vivent, c’est-à-dire qu’ils en ont subi, commis ou les deux. Près de quatre jeunes sur dix subissent de la violence à l’école ou sur le chemin de l’école. Cette réalité touche presque autant de filles (38 %) que de garçons (41 %).
Méfaits sur le territoire
Sur le territoire du journal, plusieurs faits répertoriés appuient ces données. En avril dernier, deux journées consécutives de manifestation avaient eu lieu à l’école secondaire de Chambly. L’endroit avait été la scène de gestes de violence et des menaces avaient été proférées. Des délits de nature criminelle avaient été commis. Une arrestation avait même eu lieu.
En raison des menaces proférées et pour assurer la sécurité des usagers, des cours avaient été suspendus. En juin dernier, un jeune de 18 ans avait été arrêté relativement au confinement imposé à l’école Monseigneur-Euclide-Théberge de Marieville. En avril 2024, une mère de Chambly dénonçait l’agression subie par son fils, victime d’intimidation. « Il ne retournera pas à l’école tant que sa sécurité ne sera pas assurée », avait dit au journal la mère.
Jusqu’au personnel scolaire
La violence touche aussi les membres du personnel scolaire. En mars, le Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières CSN chiffrait à plus de 1400 les incidents de violence vécus l’année précédente. Au Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP), du 23 août 2024 au 1er février 2025, le nombre de déclarations reçues est de 692 relativement à un élève désorganisé ou en crise, comparativement à 94 coups involontaires et à 57 arrêts d’agir.
76 % C’est le pourcentage de jeunes ayant subi et/ou commis de la violence
Cyberintimidation
L’EQSJS nous fait part que la cyberintimidation touche environ 13 % des jeunes, avec une proportion plus élevée chez les filles (17 %) que chez les garçons (10 %). Environ 60 % des jeunes ont posé des gestes d’agression indirecte, comme parler dans le dos de quelqu’un ou exclure une personne d’un groupe. Ces comportements sont plus fréquents chez les filles (67 %) que chez les garçons (54 %). En ce qui concerne les agressions directes, telles que se battre ou proférer des menaces, elles sont davantage rapportées par les garçons (40 %) que par les filles (32 %).
Relations amoureuses
Les données de l’enquête permettent également de mieux comprendre la réalité des jeunes en matière de violence dans les relations amoureuses. Pour près de 60 % des jeunes en Montérégie, les relations amoureuses se déroulent dans un climat de respect et de non-violence. En revanche, 15 % ont à la fois subi et commis de la violence. Plus d’un tiers des jeunes ont été victimes de violence de la part de leur partenaire, qu’elle soit psychologique (29 %), physique (15 %) ou sexuelle (14 %).
Agression sexuelle
Par ailleurs, près de 9 % des jeunes de la région âgés de 14 ans et plus ont été victimes d’une agression sexuelle commise par un adulte ou un autre jeune, à un moment ou un autre de leur vie. Cette proportion est plus élevée chez les filles (16 %) que chez les garçons (3 %).
Prévention possible
L’EQSJS indique que la prévention de la violence chez les jeunes repose sur plusieurs leviers. « Il est essentiel de soutenir le développement de leurs compétences personnelles et sociales, en les outillant notamment sur les attitudes et la communication respectueuses, en ligne et hors ligne, ainsi que sur les caractéristiques d’une relation amoureuse égalitaire », peut-on lire.
Il faut aussi agir sur les environnements dans lesquels les jeunes évoluent, en leur offrant des milieux de vie sains, sécuritaires et inclusifs. « Pour ce faire, il est nécessaire d’agir sur les normes sociales qui banalisent la violence et d’offrir aux jeunes des modèles de comportements respectueux à la maison, à l’école et dans la communauté.
Les jeunes doivent également pouvoir compter sur un soutien en cas de besoin. Les parents, le personnel scolaire et tous les adultes de confiance ont un rôle fondamental à jouer », complète l’EQSJS.
