Gagner 2$ par jour en 1948 : «On a jamais eu de misère» – Marcel Caron

Si son père vendait des vélos au magasin, Marcel Caron ne se rendait pas pour autant à l’école sur deux roues. Il se souvient avoir demandé régulièrement à son père d’avoir lui aussi un vélo pour se promener dans Chambly. Assez dispendieux, ce dernier se

« Un soir, en revenant de l’école, un beau vélo rouge était accoté sur la vitrine du magasin. Quand je suis entré, j’ai demandé à mon père à qui il appartenait. Il m’a répondu qu’il l’avait réparé pour un monsieur et m’a demandé d’aller porter mon sac dans ma chambre puis de revenir le voir. Quand je suis revenu, il m’a annoncé que le vélo était pour moi. J’étais tellement content, il était tellement beau, mon père y avait même peint une ligne blanche à la main », raconte M. Caron, les larmes aux yeux, près de 65 ans plus tard.

Ce dernier chérit aussi de beaux souvenirs de moments privilégiés avec sa mère. Toutes les semaines, ils se rendaient ensemble au cinéma qui se trouvait à l’emplacement actuel de Piscine Chambly, pour y voir des films de tous genres. Marcel Caron appréciait d’ailleurs les films d’amour et se souvient avoir été marqué par Un homme et son péché très longtemps.

« On était chanceux; on n’a jamais eu de misère. On a toujours pu manger de la viande et du dessert », assure l’octogénaire.

S’il gagnait environ 2$ par jour lors de son premier emploi de livreur à l’épicerie qui se trouvait au même endroit où se trouve le restaurant Tree Colori aujourd’hui, son salaire est par la suite passé à 40$ par semaine lorsqu’il a commencé à travailler comme presseur à Vêtements Chambly.

Il a d’ailleurs travaillé pendant 50 ans à l’entreprise qui fabriquait des pantalons d’habits pour homme. C’est à cet endroit qu’il rencontra celle qui allait devenir sa femme, Estelle.

C’est à l’hôtel Pointe-Valène, à Otterburn Park, qu’il l’a invité à sortir pour la première fois. « On y présentait des spectacles de Louvain, de Pierre Lalonde. On allait danser. C’est toujours là que j’amenais les filles avec qui je suis sorti », raconte le charmeur de ses dames.

Huit ans plus tard, en 1972, les amoureux ont célébré leurs noces à l’église Saint-Cœur-de-Marie. « J’avais toujours dit que je ne voulais pas me marier. J’ai sûrement trouvé la bonne! Ma seule condition, c’était qu’Estelle vienne habiter avec moi dans la maison de mon grand-père, à Chambly. Et elle a accepté », confie-t-il avec le sourire.

Pendant près de 25 ans, M. Caron a servi sa communauté comme pompier volontaire. « J’y ai travaillé avec mon frère, Serge Caron, qui est devenu par la suite directeur. La caserne porte aujourd’hui son nom. Je me souviens, on s’accrochait à l’arrière du camion pour se rendre sur les feux », se souvient-il.