Faire tomber les tabous

MONTÉRÉGIE. Dans le cadre de la semaine de la santé mentale, qui se tient du 7 au 13 mai, le Mouvement Santé mentale Québec veut profiter du moment pour inviter la population à «Agir pour donner du sens», comme l’indique son thème.
Au Québec, une personne sur cinq déclare avoir un niveau élevé de détresse psychologique et près de 3 % des personnes se sont même rendu jusqu’à faire une tentative de suicide au cours de leur vie. C’est pourquoi la prévention est la mission première de Santé mentale Québec – Rive-Sud.
« Les gens ont tendance à penser que la maladie mentale survient seulement au moment où un individu reçoit un diagnostic. Il faut que cette pensée se dissipe. Les difficultés psychologiques peuvent toucher tout le monde, sans nécessairement qu’une personne reçoive un diagnostic précis », souligne Ingrid Schmithüsen, coordonnatrice de Santé mentale Québec – Rive-Sud.
Dans son programme, Santé mentale Québec – Rive-Sud offre sept astuces pour se recharger et réussir à traverser des périodes ombrageuses. En plus d’agir, il s’agit de ressentir, s’accepter, se ressourcer, découvrir, choisir et créer des liens.
«Les gens ont tendance à penser que la maladie mentale survient seulement au moment où un individu reçoit un diagnostic. Il faut que cette pensée se dissipe. » – Ingrid Schmithüsen

Le travail et les jeunes

En augmentation régulière depuis 2004, les prestations pour troubles mentaux constituent la première catégorie de prestations d’invalidité pour des motifs liés à la santé.
On estime qu’environ 62 % des travailleurs très stressés ont indiqué que le travail représente leur principale source de stress.
Plus de 60 % des travailleurs qui disent avoir une humeur dépressive et avoir perdu intérêt pour la plupart des choses qu’ils aiment faire, attribuent ces symptômes, partiellement ou complètement, à leur emploi.
Les problèmes découlant d’un problème de santé mentale représenteraient le tiers des réclamations d’assurances et ils seraient à la hausse.
« Des entreprises comme Bombardier, par exemple, nous demandent de fournir des ateliers à leurs employés pour leur apprendre à être plus compréhensifs envers eux-mêmes. Performer apporte son lot de stress et ces ateliers aident les gens à libérer de l’énergie pour faire autre chose », mentionne Mme Schmithüsen.
Une étude réalisée auprès de 12 208 cégépiens révèle que : 33,3 % ont éprouvé beaucoup ou énormément de pression liée à la performance scolaire; 29,3 % ont vécu beaucoup ou énormément de détresse à l’égard des conflits familiaux; 18,3 % affirment avoir des pensées suicidaires, parmi lesquels 7,3 % disent en avoir eu souvent ou tout le temps.
« C’est très important pour nous d’offrir des soirées de pratiques. Les gens ont le choix d’essayer l’un de nos 13 ateliers au coût de seulement 5 $. Ensuite, les personnes peuvent revenir et choisir l’atelier qui leur convient. Les tarifs sont flexibles parce qu’on ne veut pas que la situation financière des individus soit un obstacle », nous dit Mme Schmithüsen.