Dysphasie: Courir 55 km en montagne pour une bonne cause
ULTRAMARATHON. Père de deux enfants dysphasiques, Eric Alvarez, de Saint-Mathias-sur-Richelieu, désire donner de la visibilité aux problèmes que rencontrent les parents et les enfants atteints de dysphasie. Pour ce faire, il courra pas moins de 55 km, en
Sa conjointe et lui sont parents d’une fille de 7 ans atteinte d’un trouble léger et d’un garçon de 5 ans aux prises avec une condition plus sévère.
Les deux parents, tous deux enseignants à l’école secondaire Gérard-Filion de Longueuil, ont constaté un retard dans le développement du langage de leur fils, qui avait alors trois ans.
«Tout de suite, on a pensé à la dysphasie, explique la mère, Rachel Brière. Travaillant avec des élèves atteints de troubles du langage, c’est la première chose qui nous est venue en tête.»
Accès aux soins ardu
Avoir accès à des services d’orthophonie pour un enfant en bas âge dans le secteur public est pratiquement un miracle, selon Eric Alvarez.
«Le système est complètement congestionné, se désole-t-il. Ça retarde la mise en place même d’un diagnostic. On est allé au CLSC, où l’on a dit de se rendre à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Là-bas, on nous a transférés à l’Hôpital du Haut-Richelieu, qui nous a renvoyé au CLSC. Ça n’a aucun sens!»
Les deux parents se sont donc tournés vers le privé afin d’accéder à des évaluations.
«On a la chance, ma conjointe et moi, d’avoir de bonnes assurances et un salaire décent, mais ce n’est pas comme ça pour le tout le monde, affirme M. Alvarez. Aller au privé, ça peut revenir extrêmement cher. Pour nos deux enfants, nous avons déboursé à peu près 25 000$ en évaluation et soins l’an dernier seulement.»
Course à pied
Afin de conscientiser la population à ce problème, Eric Alvarez a décidé, sous les conseils de son ami, l’ultramarathonien Joan Roch, de courir 55 km en montagne
Le résident de Saint-Mathias-sur-Richelieu baigne dans le monde de la course à pied depuis plus de 25 ans, mais cette fois-ci, il s’agira de la distance la plus longue qu’il n’a jamais parcourue.
«Je fais de la course à pied depuis que j’ai 12 ans, raconte M. Alvarez. J’ai fait mon premier marathon à 17 ans. La course à pied, ça m’est venu de mon grand-père. Il courrait dans les années 70, 80 et 90 et a même participé à des championnats canadiens.»
L’enseignant fait par ailleurs la promotion de l’activité physique de manière inclusive en amenant de jeunes EHDAA ayant des difficultés diverses aux activités de course à pied qu’il organise.