De retour d’un séjour en Amazonie
Marie-Josée Béliveau et Santiago Bertolino sont de retour au pays après avoir parcouru l’Amazonie et découvert une quinzaine d’initiatives dédiées à la conservation de l’environnement.
Les deux aventuriers ont parcouru près de 6 000 kilomètres, du 27 mars au 20 juin dernier. Le voyage : « remonter à la source : à la rencontre des gardiens de la forêt » les a amenés du Brésil à l’Équateur.
Cette traversée à l’aide de toutes sortes de bateaux, dira Santiago Bertolino, s’est déroulée dans des conditions difficiles. Ils ont même failli couler une fois. Marie-Josée Béliveau dit avoir atteint son objectif, celui de se familiariser avec des initiatives de protection de la forêt amazonienne.
« Il me disait : “il faut protéger la rivière, car une rivière qui est contaminée est une rivière morte” » – Marie-Josée Béliveau
Avant de quitter le Canada, l’ancienne résidante de Chambly confiait à notre journal qu’elle entreprenait le voyage vingt ans après avoir survolé l’Amazonie. Quelles impressions a-t-elle aujourd’hui vingt ans après ? « J’en ai plusieurs. En fait, tient-elle à souligner, je ne veux pas être surtout pessimiste, car mon projet c’est vraiment pour être optimiste, mais en même temps, j’étais attristée de voir à quel point le déboisement avance en Amazonie pour différentes raisons et aussi la contamination de l’eau assez grave notamment par l’industrie pétrolière et minière, en particulier en Équateur. »
Des visions inspirantes
Celle qui est ethnogéographe, écologiste et journaliste parle de projets « intéressants et surtout inspirants ». Parmi la quinzaine d’idées, elle cite deux : au parc national Yasuni, en Équateur, une aire naturelle d’une extrême richesse en biodiversité, Marie-Josée Béliveau détaille les tenants et aboutissants d’une activité conçue par la communauté autochtone Kichwa Anandu, soit le tourisme écologique et communautaire : « le développement touristique est géré directement par eux et ils sont les principaux bénéficiaires ». Dit autrement, des salaires sont octroyés aux personnes qui s’impliquent, une partie des profits est dirigée vers des projets pour les écoles où on enseigne le tourisme écologique. L’autre partie sert à des programmes pour les femmes, à la santé et à des projets de recyclage, d’équipements pour des panneaux solaires et de récupérateurs de pluie.
La seconde initiative fait écho à la rencontre avec « les gardiens de la forêt » en Amazonie, dont un dans la ville de Manaus, au Brésil. « Il s’est installé sur le bord d’une rivière avec sa famille, relate l’ancienne résidante de Chambly. Il a approché tous ses voisins pour protéger la rivière. » Marie-Josée Béliveau ajoute que ce gardien s’inquiétait de la contamination de la rivière en raison de l’utilisation du mercure pour extraire l’or. « Il me disait : “il faut protéger la rivière, car une rivière qui est contaminée est une rivière morte”. Mais ce qui me touchait c’est lorsqu’il me disait que si partout, les gens s’impliquaient comme lui à une petite échelle, on aurait des changements à travers le monde. »
Marie-Josée Béliveau a tenu à souligner combien peuvent être intéressantes les initiatives actuellement en ce qui a trait au tourisme écologique, car celui-ci a beaucoup moins d’impact sur l’environnement. « Pour nous rendre là où on résidait, nous avons fait deux heures au lieu de 20 minutes dans une pagaie dirigé par des guides. C’est une façon de protéger la rivière et les animaux en plus de pouvoir voir plus d’animaux. J’ai vu quatre des six espèces de primates en plus d’un grand nombre d’oiseaux. »
Témoigner
L’ethnogéographe compte témoigner de son expérience en organisant des conférences et en publiant des textes sur sa page Facebook et son site internet. Le cinéaste Santiago Bertolino, lui, a l’intention de préparer un long métrage sous forme de documentaire qui devrait être présenté en 2019 lors des différentes rencontres dédiées aux films et aux documentaires.
Facebook : mariejo.béliveau et gardiensdelaforet
www.mariejobeliveau.com