80 ans à la même adresse

TÉMOIGNAGE. Le Chamblyen Marcel Caron vit depuis 80 ans à la même adresse, au 1685 de l’avenue Bourgogne. Celui qui a été témoin de l’essor du développement résidentiel qui a transformé le visage de la Ville dans les années 50 a accepté de nous ouvrir se

La maison bleue aux volets blancs à l’angle de la rue Ostiguy, sur l’avenue Bourgogne, appartient à sa famille depuis les années 30.

Le grand-père de M. Caron, Pierre-Émile, a acheté la bâtisse pour y ouvrir un magasin général et héberger sa famille. À son décès, Émile, le père de Marcel a repris l’entreprise, qui vendait principalement des articles pour la pêche et pour le sport.

« Quand mon père a repris la business, il a installé un comptoir de crème glacé. C’était populaire; j’en ai mangé de la crème à glace! », se souvient l’aîné des sept enfants Caron.

À l’époque, le père de Marcel Caron vendait et réparait aussi des bicyclettes. Assis sur son petit vélo à trois roues, le jeune Marcel passait le plus clair de son temps à se promener sur les planchers de bois franc du magasin.

« Avec mes frères et sœurs, on s’est amusés à jouer à la cachette et à la couraille. On se promenait beaucoup; le magasin était notre terrain de jeu », se souvient M. Caron.

Jusqu’à 15 ans, Marcel Caron a fréquenté le Collège Saint-Joseph, qui se trouvait derrière l’église du même nom. C’est d’ailleurs dans cette église que le jeune homme a été baptisé et a reçu sa première communion.

Le marché du travail

Une filiale de l’entreprise Bennett, spécialisée dans le découpage à l’emporte-pièce de semelles et dans la fabrication de talons de centaine de modèles, avait pignon sur rue là où se trouve aujourd’hui la bibliothèque, dans un immeuble voisin du magasin. La mère de Marcel Caron, Albina Desroches, y travaillait.

« Le revenu moyen était à la hausse depuis la guerre. Les institutrices gagnent de salaires de 600$ annuels (en septembre 1946), salaire qui est porté à 1100$ en 1951. L’immeuble de la Caisse Populaire en 1952 coûtera entre 22 000$ et 25 000$ », précise M. Hudon au sujet de la situation économique de l’époque.

« Chambly dans les années 50, comme tout le Québec, vivait des temps de croissance économique. On assiste à un essor de développement résidentiel. On peut aussi souligner le développement des îles où s’installent d’abord les villégiateurs, puis les résidents permanents. Des écoles sont construites en 1946, 1947 et 1955. L’église Très-Saint-Cœur-de-Marie est inaugurée en 1950 », explique Paul-Henri Hudon, le président de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly.