Portrait de la santé des tout-petits

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Par Frédéric Khalkhal
Portrait de la santé des tout-petits

Lors de la deuxième édition de la Grande semaine des tout-petits 2017 l’Observatoire des tout-petits a lancé son second portrait intitulé Comment se portent les tout-petits québécois ?
Les données regroupées dans ce portrait nous révèlent que les tout-petits, au nombre de 534 939 au Québec dont 100 426 dans la région de la Montérégie en 2016, viennent généralement au monde dans de meilleures conditions depuis 30 ans. Leur santé physique s’est aussi améliorée dans les 10 dernières années en ce qui concerne l’asthme, les blessures non intentionnelles et les maladies infectieuses.
Pour Fannie Dagenais, directrice de l’Observatoire des tout-petits, ce bilan n’est « ni bon ni mauvais. Il y a de très bonnes nouvelles comme l’augmentation de l’allaitement et la baisse des hospitalisations pour certaines maladies, mais nous sommes aussi beaucoup préoccupés des problèmes pour les enfants d’avoir un médecin, de la question de surpoids, du temps-écran ou encore de la maladie mentale ».

Préoccupations

Malgré une légère diminution dans les dernières années, le taux de prématurité demeure plus élevé en 2013 qu’en 1980.
Le taux de césariennes était quant à lui de 24,9 % en 2015. Il s’agit d’une augmentation de 19 % depuis 2002. Ce taux est également supérieur au taux idéal recommandé par l’OMS (10 à 15 %).
Quelques éclosions d’oreillons et de rougeole ont aussi été observées depuis 2010.
Entre 2012 et 2015, le tiers des tout-petits étaient à risque d’embonpoint, faisaient de l’embonpoint ou étaient obèses. Seulement le quart des enfants de 3 à 5 ans respectaient les recommandations en matière de temps passé devant un écran et près du tiers ne suivaient pas les recommandations en matière d’activité physique.
En 2015, près d’une famille sur 10 déclarait ne pas avoir de médecin de famille ou de pédiatre pour ses enfants de 0 à 5 ans.

Santé mentale

En 2015-2016, 22 010 enfants au Québec âgés de 1 à 5 ans avaient un diagnostic de trouble mental. Cela représente 4,8 % des enfants âgés de 1 à 5 ans. Depuis 2000-2001, la proportion de tout-petits touchés par un trouble mental a augmenté, passant de 3,5 % à 4,8 %. Le rapport de l’Observatoire indique cependant que la proportion d’enfants touchés par l’anxiété et les symptômes dépressifs est stable depuis le début des années 2000. Il reste autour de 0,4 %. L’organisme s’inquiète d’une situation qui pourrait être pire que cette constatation. Il souligne que très peu de données sont disponibles pour évaluer la santé mentale des tout-petits.
Pour ne pas arranger la situation, l’organisme indique qu’en 2012, certains enfants vulnérables ne bénéficiaient pas des services d’un professionnel non enseignant à la maternelle.

Les points positifs

Le taux de retards de croissance intra-utérins a diminué depuis le début des années 1980. La proportion de bébés de petit poids à la naissance est plus faible en 2013 qu’au début des années 1980. De même le taux de décès à la naissance a reculé d’environ la moitié, du milieu des années 1970 au milieu des années 1990. Il est demeuré relativement stable par la suite. Le Québec fait donc bonne figure sur cet aspect puisque le taux est bien inférieur à la cible fixée par l’OMS. De plus, la proportion de mères qui allaitent ou qui tentent de la faire a augmenté par rapport au début des années 2000.

Santé physique

Là aussi il y a quand même de quoi se réjouir. La plupart des maladies infectieuses évitables par la vaccination sont en diminution. Les hospitalisations pour asthme sont aussi à la baisse chez les enfants de 0 à 4 ans comme les hospitalisations pour des blessures non intentionnelles. Enfin la mortalité infantile et juvénile sont en baisse.
« Ce second portrait apporte un éclairage nouveau sur l’état de santé et de développement des tout-petits québécois, en mettant en lumière tant les améliorations que les éléments à surveiller. Nous souhaitons ainsi susciter la réflexion quant aux pistes d’action que nous pouvons mettre en œuvre collectivement afin d’assurer le bien-être et le développement des tout-petits. Nous avons le pouvoir d’agir en tant que société. Plusieurs exemples de mesures collectives pouvant avoir un impact positif sur nos tout-petits sont d’ailleurs cités dans le portait », de conclure Mme Dagenais.

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