Élections fédérales : précarité de la mesure d’assurance dentaire
Si le Parti libéral du Canada n’était pas élu lors des prochaines élections fédérales, le Régime canadien de soins dentaires (RCSD) pourrait être l’une des premières mesures à disparaître.
« On le dit aux gens : profitez-en maintenant. C’est pas sûr que ça va rester », prévient Isabelle Desponts, gestionnaire de la clinique dentaire Dentisterie Sourire, à Marieville.
Quand le programme s’est mis en branle, l’équipe doutait de sa pérennité. « On se disait que ça durerait maximum deux ans, parce que c’est quand même assez dispendieux pour le gouvernement. Peut-être que l’on se trompe. On se croise les doigts pour les gens admissibles », fait entendre Mme Desponts.
Intégrer un nouveau programme
En décembre 2023, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il mettait sur pied un régime de soins dentaires pour les Canadiens qui n’ont pas encore de couverture dentaire. « Il y avait beaucoup d’appréhensions. On n’avait aucune indication de comment on allait devoir procéder. L’information arrivait au compte-gouttes. Ç’a été un programme qui a été un peu garroché », met en reflet Mme Desponts. Parallèlement, la population intriguée questionnait la clinique, qui n’avait pas de réponse à offrir.
Le programme, qui fonctionne avec la compagnie d’assurance Sun Life, est entré en vigueur le 1er novembre dernier. Isabelle Desponts précise que quelques « petites » formations ont été nécessaires mais que l’implantation n’a pas exigé d’ajustement notable. « On était déjà habitués à faire affaire avec des assurances. Ce n’était pas du charabia pour nous. En général, en clinique, l’intégration s’est faite assez bien », soutient la gestionnaire.
Confusion auprès de la clientèle
Isabelle Desponts mentionne que la plus grande confusion auprès de la clientèle s’est située en matière de pourcentage de remboursement. « Le gouvernement pouvait annoncer un remboursement de 100 %, mais ce n’est pas vrai. Il a établi sa propre liste de tarifs. L’Ordre des dentistes se réfère à un guide en ce sens, mais pas le gouvernement. N’importe quelle clinique n’est pas prête à perdre un pourcentage de facturation sur un traitement », explique-t-elle.
« On le dit aux gens : profitez-en maintenant. » – Isabelle Desponts
Un achalandage à la hausse
Avec l’arrivée de ce régime, Isabelle Desponts a noté une hausse d’achalandage chez la clientèle aînée. « On s’est fait dire par des personnes âgées que c’était la première fois qu’elles venaient chez le dentiste », rapporte-t-elle. Elle ajoute que d’autres ont devancé des traitements pour lesquels ils auraient attendu plus longuement afin de se donner l’occasion d’amasser les fonds requis. « Ça leur (aînés) a donné un bon coup de main, on l’a remarqué énormément. »
Pas pour tous
Le RCSD aide à rendre les soins dentaires plus abordables pour les résidents du Canada admissibles. Les demandes sont acceptées pour les personnes âgées de 65 ans et plus, les enfants de moins de 18 ans ainsi que les adultes avec un certificat fédéral valide pour le crédit d’impôt pour les personnes handicapées. Sur le site du gouvernement canadien, l’aide est annoncée pour 2025 en ce qui concerne le reste de la population. Il n’est pourtant actuellement pas possible de remplir une demande à cet effet.