Des cours de caricature pour les adolescents

Donald Trump, Kim Jong-un et les Canadiens de Montréal ont fait partie des souffre-douleurs des caricaturistes en herbe chamblyens.

Ce sont des groupes de l’école le Tremplin et de l’école secondaire de Chambly qui, de janvier à mars, se sont fait enseigner la caricature. Ces adolescents, certains en difficulté, ont été guidés par l’expérimentée Fannie Le Vasseur, caricaturiste professionnelle à son compte depuis une douzaine d’années.

« Le mandat premier était de faire découvrir aux jeunes un nouveau hobby ainsi que de leur faire vivre une nouvelle discipline artistique. Évidemment, offrir des connaissances de la technique, d’éthique de communication, développer l’esprit critique et leur jugement font aussi partie des acquis. Il y a aussi les compétences qui en découlent, réutilisables dans d’autres domaines. En gros, le mandat a été de développer leur potentiel autant dans leur pensée créatrice que dans leurs compétences techniques », dessine verbalement Fannie Le Vasseur quant à l’objectif de la démarche.

L’année précédente, les jeunes avaient effleuré cet univers alors qu’ils avaient vécu une initiation sous forme d’ateliers s’échelonnant sur deux jours. Le succès de l’initiative a fait en sorte que Mme Le Vasseur est revenue en force cette année avec plus de plages horaires permettant un programme plus étoffé.

Thématiques à dessiner

Des thématiques étaient proposées, mais pas imposées.

« Je suggérais qu’ils s’expriment sur un enjeu d’actualité d’intérêt social dans le but d’en faire une exposition au grand public, au bout du compte. Les élèves pouvaient donc choisir s’il y avait une personnalité qu’ils souhaitaient dépeindre ou une opinion sur un sujet environnemental, politique, etc., sans dessiner quelqu’un en particulier. Je les ai guidés à ce qu’ils s’expriment librement, mais d’une façon dont peut bénéficier le grand public », met en lumière l’artiste.

Qualités d’un caricaturiste

Mariant dessin, humour et réflexion sociale, la caricature ne requiert pas que d’avoir la plume fluide.

« Ça prend de la créativité et de l’originalité : habileté artistique et esprit d’exagération. Également, il faut avoir une perspective sur les choses et un esprit de synthèse : analyser, établir des liens entre des idées et les présenter de façon cohérente. En résumé, ça prend une personne douée d’une sensibilité et d’un certain talent artistique », décortique l’autodidacte inspirée par Delatri, caricaturiste qui s’est éteint en décembre dernier.

« Je les ai guidés à ce qu’ils s’expriment librement mais d’une façon dont peut bénéficier le grand public ». – Fannie Le Vasseur

Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore ouvert les projets pour l’année scolaire à venir. Mme Le Vasseur ne sait donc pas, à ce jour, si le projet sera reconduit à Chambly.

Le projet a été réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec, des écoles participantes et de Fannie Le Vasseur.

À propos de Fannie Le Vasseur

Elle a fait sa marque sur la scène internationale au cours des 12 dernières années, en performant au Canada, aux États-Unis et jusqu’en Chine, plus récemment. Elle a ainsi collaboré avec plusieurs organisations dont le festival Juste Pour rire de Montréal et le Ritz-Carlton à Macao. Elle a également fait des caricatures aux côtés de Rachid Badouri lors de sa tournée Scène des cinémas au Québec et Serge Chapleau, sommité québécoise dans la caricature.

Chaque année, elle dessine plus de 5 000 personnes dans une quarantaine de villes différentes. En conséquence, elle est en mesure de travailler dans bien des contextes et de maintenir une cadence de travail très élevée, soit en moyenne dix personnes caricaturées à l’heure.

Le ministère de la Culture et des Communications du Québec l’a reconnue, depuis 2014, comme artiste compétente pour l’enseignement de la caricature dans les écoles; elle compte également 20 ans d’expérience en animation de groupes.