La fille de la victime outrée

La fille aînée d’un homme tué par balles en 1999 se dit renversée par la possibilité que le meurtrier de son père quitte la prison cinq ans plus tôt que prévu. Hier, elle a quitté le palais de justice en vitesse après le prononcé du verdict.

Comme nous le rapportions hier, Dany Bouchard-Asselin pourra demander une libération conditionnelle dès 2019, soit cinq ans avant le minimum de 25 ans prévu par la loi pour un meurtre au premier degré. En 1999, il a tué Sylvain Bélanger devant sa résidence de Sainte-Angèle-de-Monnoir.

«C’est dégueulasse qu’un meurtrier puisse avoir droit à ça. S’il avait fait ça après 2011, il ferait ses 25 ans au complet», affirme Jessica Bélanger en entrevue au <@Ri>Journal de Chambly<@$p>.

Celle-ci rappelle que Bouchard-Asselin avait tenté une première fois de tuer Sylvain Bélanger quelques jours plus tôt, mais il a dû reporter son plan.

«Il l’a manqué une première fois, il aurait pu ne pas y retourner. C’était ça, sa deuxième chance. Mon père, lui, n’a pas eu de deuxième chance.»

Mme Bélanger, qui avait 12 ans au moment du drame, est partie se recueillir à la tombe de son père. Elle y est restée plusieurs heures.

«Je lui ai dit qu’il me manque et que justice n’a pas été rendue. Je lui ai demandé de veiller sur mes deux frères et de me donner la force de continuer», affirme-t-elle, en retenant des larmes.

Lors des audiences de la semaine dernière, Mme Bélanger a raconté comment le meurtre de son père a bouleversé sa vie. Elle vit des crises d’anxiété depuis l’adolescence et elle continue de faire des cauchemars liés au drame.

«J’ai toujours peur que ça puisse arriver encore. J’ai peur de perdre un être cher.»

Depuis que Dany Bouchard-Asselin a déposé sa requête, elle est retombée dans un tourbillon d’émotions.

«Je suis repassée par toutes les émotions que j’ai eues lorsque j’ai appris que mon père était parti à tout jamais», confie-t-elle.

@ST:De grands progrès

@R:Selon les documents soumis par l’avocate de Dany Bouchard-Asselin, Me Sandra Brouillette, l’ancien braqueur de banques devenu meurtrier aurait grandement modifié ses habitudes, ses valeurs et son mode de vie depuis le début de son incarcération.

Le point tournant serait survenu en 2009, après avoir été pincé avec des stupéfiants dans sa cellule.

Bouchard-Asselin serait abstinent depuis ce moment et les divers rapports sur son cheminement en tant que détenu, produits depuis cette date, soulignent une nette amélioration de son comportement.

Rappelons que Dany Bouchard-Asselin ne sera pas nécessairement remis en liberté à la suite de cette révision judiciaire. C’est la Commission des libérations conditionnelles qui aura le mot final, en 2019.