Campagne électorale : Quelle influence sur les réseaux sociaux?
La campagne électorale provinciale fait rage dans les médias jusqu’au jour du vote prévu le 3 octobre. Mais qu’en est-il sur les réseaux sociaux? Nous avons posé la question aux candidats de la circonscription de Chambly.
– Quel est votre regard sur les réseaux sociaux?
Daniel Desnoyers (Conservateur) : « À 65 ans, j’étais sur les réseaux uniquement pour communiquer avec mes enfants. Tout ce qui est influenceurs et consorts, ce n’est pas mon truc. Mais depuis mon engagement politique, je trouve cela essentiel. Nos publications sur Facebook ont pris autant d’importance que les annonces dans le journal et des événements de campagne. »
Jean-François Roberge (CAQ) : « C’est un outil qui peut être très utile pour présenter des idées et communiquer avec les citoyens. Mais on ne publie pas pour publier. On veut montrer le travail qu’on réalise au quotidien dans un parc ou dans un commerce à proximité de nos concitoyens. »
Marie-Laurence Desgagné (PQ) : « C’est un outil très intéressant et troublant qui permet d’être en contact avec les citoyens. Cela permet d’expliquer nos programmes sans intermédiaire mais c’est à double tranchant car les commentaires peuvent être désobligeants sans raison. Dans ces conditions, c’est utile d’avoir une bonne équipe. »
Lina Yunes (Libéral) : « C’est une belle plate-forme pour présenter nos actions aux citoyens. J’utilise davantage Facebook car il y est plus facile de toucher plusieurs générations de la population. Par exemple, Instagram est davantage sollicité par les jeunes. »
Vincent Michaux St-Louis (Québec Solidaire) : « Les réseaux sociaux occupent une place qu’il nous faut assumer. On peut facilement y toucher les gens. Les jeunes et les personnes âgées se reconnaissent souvent dans notre électorat, c’est pourquoi nous privilégions Instagram et Facebook. »
– Quel message y souhaitez-vous faire passer?
Daniel Desnoyers (Conservateur) : « On se concentre essentiellement sur les grandes lignes du parti. Il est possible aussi que nous commentons des articles de presse comme celui sur les taxes de la CAQ afin de faire réagir. Nous nous concentrons sur l’essentiel du programme du parti car c’est un gros projet. »
Jean-François Roberge (CAQ) : « Nous avons un message à livrer mais aussi des remarques de concitoyens à prendre. C’est dans les deux sens. Ce n’est pas juste un canal, il nous faut écouter les gens. Nous avions reçu un message privé récemment d’une famille en difficulté financière. Les aider était devenu notre priorité et les enfants ont pu être équipés pour la rentrée. Nous étions vraiment contents que ces personnes se soient tournées vers nous. De mon côté, je suis loin d’être un expert en réseau social et je suis plus à l’aise avec Facebook ainsi que Twitter plutôt qu’Instagram, cela doit être un problème de génération. Mais je trouve déplorable de dénigrer ses adversaires politiques sur ces réseaux. Plutôt que de critiquer, j’invite les candidats à présenter leurs idées. »
Marie-Laurence Desgagné (PQ) : « J’utilise Facebook et Twitter pour débattre avec les citoyens, Instagram étant plus personnel. Je n’ai eu aucun échange hargneux avec mes adversaires mais certains commentaires du grand public sont maladroits voire irrespectueux. Recevoir des commentaires sur son cellulaire peut finir par toucher avec l’accumulation. C’est aussi lié à la désillusion des Québécois qui regroupent tous les politiciens dans le même panier. J’ai une vision plus positive des réseaux sociaux. »
Lina Yunes (Libéral) : « Je ne souhaite pas délivrer de message particulier. On publie vraiment tout ce qu’on a à dire. Je souhaite montrer que je prends le temps de rencontre les entreprises et les citoyens. Mon rôle est aussi d’inciter les jeunes à aller voter. »
Vincent Michaux St-Louis (Québec Solidaire) : « Les nouvelles vont vite sur les réseaux. C’est plus simple pour nous de joindre les bénévoles en un post plutôt que d’envoyer une soixantaine de mails. Sinon, on s’efforce de tourner à 2 à 3 publications par jour en montrant nos activités durant la journée. Une équipe est là pour m’aider mais c’est moi qui écris tous les textes. »
Quelle entente avec votre parti entretenez-vous pour la gestion des réseaux sociaux?
Daniel Desnoyers (Conservateur) : « Le parti publie les posts et nous le mentionnons. On se base sur l’essentiel du programme en le déclinant pour les citoyens de Chambly. »
Jean-François Roberge (CAQ) : « Nous sommes autonomes. Je suis fier car les valeurs que j’incarne sont dans mes publications. »
Marie-Laurence Desgagné (PQ) : « On est assez libre. De mon côté, c’est assez simple de produire du contenu mais l’auto-promotion est difficile. On fait de la politique pour les idées. Mais cela nous force à entrer dans la danse. »
Lina Yunes (Libéral) : « Chacun s’en occupe à sa façon. On préfère gérer nous-même en nous concentrant sur l’actualité. »
Vincent Michaux St-Louis (Québec Solidaire) : « On a des règles concernant le graphisme comme la photo de profil. Sinon c’est très cool, il n’y a pas de stratégie nationale. »