Montérégie : une ère d’austérité concrète dans le réseau de l’éducation
Le ministère de l’Éducation du Québec ne paie plus les frais des écoles qui fournissent leurs installations sportives à la population en dehors des heures de classe. Plusieurs compressions budgétaires frappent actuellement, de multiples façons, le réseau de l’éducation du Québec.
Québec économisera 9,1 M$ en cessant de rembourser les frais des écoles qui ouvrent leurs installations sportives aux citoyens les soirs et les fins de semaine. Les villes y offraient des activités de loisirs. En vertu d’une entente en vigueur depuis 2018, les municipalités rendaient accessibles à la population leurs propres installations.
« On procède actuellement à l’inventaire de toutes les dépenses qui pourraient être réduites. » – Centre de services scolaire des Patriotes
Serrer la ceinture
Le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) ne chiffre pas combien d’argent il reçoit ou recevait du ministère de l’Éducation pour que ses écoles ouvrent ses installations sportives ainsi. Il fait toutefois un lien avec le fait que le réseau de l’éducation du Québec devra réduire ses dépenses de 200 M$ d’ici le 31 mars. De cette somme, l’effort budgétaire demandé par le ministère de l’Éducation du Québec au CSSP est de 5,2 M$. « On procède actuellement à l’inventaire de toutes les dépenses qui pourraient être réduites, tout en atténuant au maximum les impacts sur les services directs aux élèves et en protégeant les emplois de notre personnel », décrit comme contexte le CSSP. Cette réduction des dépenses s’ajoute au gel de recrutement qui touche principalement les services administratifs et de soutien au CSSP, en vigueur depuis le 1er novembre dernier.
De son côté, le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSDHR) soutient ne pas faire de demande au ministère de l’Éducation pour la mesure de Partage des infrastructures scolaires et municipales. « Ainsi, le retrait de cette mesure par le ministère n’a pas d’impact financier pour nous pour le moment », fait savoir le CSSDHR.
Public et privé touchés
De ces 200 M$ retranchés, 123 M$ proviendront des centres de services scolaires, alors que 7 M$ découleront du privé. D’autres compressions de 70 M$ seront déterminées ultérieurement. Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, a évoqué des contraintes budgétaires pour expliquer cette décision. Lors du dernier budget, une enveloppe de 22,5 milliards $ avait été attribuée à l’éducation. En tout, 16,7 M$ sont dirigés vers les centres de services scolaires.
Les projets d’infrastructures écopent
En plus de ces 200 M$ coupés, Québec a mis sur pause une centaine de projets d’ajout d’espace. Cela implique des constructions d’écoles, des agrandissements et l’ajout de classes modulaires. Aucun chantier en cours de réalisation n’est mis à l’arrêt, mais 99 projets sur environ 150 en planification, c’est-à-dire à l’étape des plans et devis, ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. Localement, le projet de l’agrandissement de l’école secondaire de Chambly est pris dans un marasme, alors que le CSSP n’a pas reçu l’argent attendu de Québec pour entamer ses travaux dans l’ancien bâtiment.
RSEQ Montérégie dans l’attente
Plusieurs fédérations sportives dont les adeptes fréquentent les gymnases scolaires sont inquiètes des conséquences de cette décision. Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) Montérégie occupe les installations scolaires. L’an dernier, le RSEQ Montérégie a reçu près de 30 000 participants à travers les différentes ligues qu’il chapeaute. Ceci regroupe les élèves du primaire et du secondaire.
« Je dois avouer que je suis un peu en attente de voir si cette décision aura un impact sur nos activités. Présentement, nous n’avons pas eu d’échos ni de consignes à ce sujet et nos ligues se déroulent normalement jusqu’à maintenant. Disons que c’est un dossier que nous suivons de près », admet au journal Hugo Roy, directeur général du RSEQ Montérégie.