Fin du programme de bourses Perspective Québec

Montérégie : grève étudiante évitée de peu

Deux cégépiennes chamblyennes subissent directement la fin hâtive du programme de bourses Perspective Québec. Un vote de grève a suivi, en réaction à cette coupe.

La grève du 2 avril a été évitée de peu. Ce n’est toutefois pas parce que les personnes impliquées n’ont pas voté en faveur. Sur 1 900 étudiants, 1 365 ont voté pour, soit 71,8 %. « Nous avions besoin d’atteindre un quorum de 2 118 étudiants afin d’aller en grève », chiffre l’étudiante chamblyenne Léa Gauthier, vice-présidente à l’Association générale étudiante du cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu (AGECSJR)

Elle dépeint ce à quoi font face certains de ses homologues. « Des étudiants croyaient avoir droit à cet argent à l’université et, à la dernière minute, on doit se retourner de bord et réorganiser le budget à travers une précarité qui augmente », décrit Léa Gauthier. La Chamblyenne se fiait d’ailleurs à cette bourse pour entrer en enseignement en adaptation scolaire. « Des élèves du secondaire ont choisi certains programmes en fonction de cette bourse », renchérit Florianne Pomerleau, aussi Chamblyenne et présidente de l’AGECSJR.

Coupure devancée

Le gouvernement a devancé à cet hiver la dernière session d’admissibilité au programme de bourses Perspective Québec. Celles-ci permettent aux étudiants visant des domaines en pénurie de main-d’œuvre – santé et éducation, notamment – de recevoir, pour chaque session à temps plein terminée avec succès, une bourse de 1500 $ (au cégep) ou de 2500 $ (à l’université). Québec soutient que cette coupe lui permettrait d’économiser plus de 100 millions de dollars sur une période de cinq ans. 

Les deux principales intéressées rapportent que les étudiants se sentent abandonnés par Québec. « Ces bourses justifiaient que nous n’avions pas à être rémunérés durant nos stages. Nous estimons qu’il est crucial de réinvestir ces fonds dans la rémunération des stages étudiants », réclament-elles

Depuis l’annonce de la coupure, il y a eu deux manifestations. Une s’est tenue à Montréal, le 14 février, et une autre à Québec, le 25 du même mois. De plus, une pétition signée par 8 540 personnes a été déposée. La présidente et la vice-présidente déplorent l’absence de réponse de Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur. « On est quand même le futur. Si le gouvernement est sérieux dans son intention d’encourager la scolarisation, il doit agir en conséquence », estime Florianne Pomerleau.

Assemblée générale déclenchée

Devant la situation, l’AGESCSJR a provoqué une assemblée générale, le 26 mars dernier, pour mettre de l’avant la situation. Un délégué de la Fédération étudiante collégiale du Québec était présent pour soutenir le vote d’un mandat de grève. « Nos prochaines actions sont de suivre les autres mobilisations autour de nous et d’encourager les étudiants à aller aux manifs! », termine Léa Gauthier.