Manifestation à l'école Monseigneur-Euclide-Théberge

Marieville : un élu en faveur de l’interdiction du cellulaire

Des élèves de l’école secondaire Monseigneur-Euclide-Théberge (MET) de Marieville ont manifesté, vendredi dernier, contre l’annonce récente de l’interdiction à venir des cellulaires à l’école.

Quand le journal s’est rendu sur place en matinée, une trentaine d’élèves étaient rassemblés devant l’école secondaire marievilloise. Les jeunes ont fait savoir leur mécontentement quant aux dernières annonces de Bernard Drainville, ministre de l’Éducation du Québec. Le politicien a notamment interdit les cellulaires à l’école, dès la prochaine rentrée scolaire. En chœur, les élèves ont scandé des insultes à l’endroit du ministre. Plusieurs voitures de police étaient sur place. Aucun débordement n’a été signalé.

Un élu pour l’interdiction

Un conseiller municipal de Marieville assume publiquement sa position. Il est en faveur de la mesure de Bernard Drainville interdisant le téléphone cellulaire. En plus d’être élu à la Ville, Martin Paquette est également suppléant et surveillant à l’école MET. 

Le jour de la manifestation, il a accroché à son véhicule une pancarte témoignant de son appui à l’abolition du dispositif technologique dans les écoles. Il a ainsi déambulé devant les manifestants pour se rendre au travail. « J’ai circulé une couple de fois devant les élèves. Quand je suis passé, ils ont fait des grands yeux d’étonnement, car ils ne pensaient pas que d’autres personnes pouvaient avoir une autre opinion qu’eux. Après, je surveillais ces mêmes élèves. Ils ont pris ça en riant », affirme l’élu municipal. Il ajoute avoir pris le temps d’en discuter avec ceux-ci, sans animosité.

Nombre d’absences élevé

La menace planait que plusieurs élèves manqueraient l’école afin de faire la grève pour témoigner leur désaccord. En tout, 1 286 élèves fréquentent l’école MET. Ils ont mis en application leur moyen de pression. Selon le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSDHR), le matin, environ 269 élèves se sont absentés (538 périodes d’absence). À titre comparatif, le vendredi 2 mai, au même moment, seulement 155 élèves se sont absentés (310 périodes d’absence). Quant au vendredi 25 avril, le CSSDHR a compté environ 176 élèves absents (352 périodes d’absence).

Toujours sur le même territoire, l’école Paul-Germain-Ostiguy (PGO), à Saint-Césaire, reçoit quotidiennement 774 élèves. Le 9 mai, environ 88 élèves se sont absentés en avant-midi (176 périodes d’absence). Le vendredi précédent, 62 élèves absents ont été dénombrés (124 périodes d’absence). La semaine d’avant était similaire, avec 65 élèves absents (130 périodes d’absence). À l’école PGO, le CSSDHR ne soulève aucune manifestation.

Le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) affirme qu’il n’y a pas eu d’action posée par les élèves de l’école secondaire de Chambly pour répondre à la mesure du ministre de l’Éducation. Le taux d’absentéisme n’a pas été un enjeu non plus.

Message général

La veille du 9 mai, à travers la province, des centres de services scolaires ont transmis aux parents un message de sensibilisation concernant la possibilité d’un mouvement de grève lancé par des élèves ou encore d’éventuelles manifestations qui pouvaient avoir lieu. 

Ils ont souligné que les jeunes ont le « droit d’exprimer leurs opinions et d’engager la discussion », mais qu’il était important de leur rappeler que toute forme d’expression doit se faire de « manière respectueuse ». Le CSSP a laissé entendre que toute absence ou perturbation « pourrait » entraîner des « conséquences sérieuses » pour les élèves concernés.

CSSP en faveur

Le CSSP soutient la mesure de Bernard Drainville en indiquant que l’interdiction des cellulaires à l’école s’inscrit dans une volonté de créer un environnement plus propice aux apprentissages, à la socialisation et à la sécurité. « Le téléphone cellulaire nuit à la socialisation spontanée et au développement de l’intelligence émotionnelle », rappelle le CSSP. Il renchérit, affirmant que le cellulaire contribue également aux situations de cyberintimidation. « Des gestes déplacés sont filmés ou diffusés sans consentement, ce qui crée un climat d’inconfort et nécessite de nombreuses interventions du personnel », précise le CSSP. Il justifie en mettant de l’avant que le téléphone sollicite « constamment » l’attention, même lorsqu’il est en poche ou sur silencieux.