Chambly : les élèves s’expriment quant à la problématique de l’école secondaire
Au cœur du problème entourant le manque d’espace à l’école secondaire de Chambly pour accueillir tous les élèves l’an prochain, des jeunes de quatrième secondaire s’expriment sur le sujet.
Le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) a présenté des pistes de solutions afin de pallier le manque d’espace pour accueillir tous les élèves l’an prochain. « Pourquoi les élèves n’ont pas été impliqués dans le choix des options? Ils sont là, ouverts et ont des idées. Ils auraient pu faire des propositions », questionne Nadine Thouin, qui a un enfant en quatrième secondaire, à Chambly, et un enfant en cinquième secondaire, à Saint-Bruno-de-Montarville.
En tout, 250 personnes étaient présentes à l’école secondaire pour écouter le CSSP. Après l’exposé, des parents ont exprimé leurs commentaires au micro. À la toute fin, Cassy Chartier Michel, une élève de quatrième secondaire, a pris la parole devant l’auditoire afin de se faire entendre à son tour.
Elle estime que les élèves auraient pu être davantage impliqués dans le processus de réflexion menant à l’énumération des solutions. « J’aurais fait une réunion pour les élèves, comme ça a été fait pour les enseignants. On aurait pu donner notre opinion et proposer des solutions qui n’ont peut-être pas été visitées. Ça aurait été une bonne chose à faire, de faire valoir nos points en tant qu’élèves », affirme-t-elle au journal. L’adolescente soutient que cette incertitude ne perturbe pas ses études. « Mais pour d’autres, qui ont moins de facilité à créer des liens, je pense que ça peut être anxiogène », ajoute-t-elle.
Pistes de solutions soulevées
Luc Lapointe, directeur général du CSSP, souhaite obtenir une dérogation pour que les élèves puissent occuper l’ancien bâtiment l’an prochain même si les normes de sécurité ne sont plus conformes au Code du bâtiment actuel.
Si cette option n’est pas possible, il a ciblé deux scénarios « viables » : le premier est la création d’un double horaire. Ce scénario permettrait de garder les élèves, ainsi que l’équipe école, sous un même toit. La journée s’étalerait environ de 7 h 30 à 17 h 30. Le second scénario implique qu’une cohorte d’élèves ne soit pas scolarisée à Chambly, mais plutôt à l’école secondaire du Mont-Bruno. Si elle n’avait pas le choix, Cassy Chartier Michel opterait pour le double horaire comme solution, en souhaitant que ce soit le deuxième cycle qui débute plus tôt. De son côté, Nathan Lemon, l’un des trois élèves de l’école faisant partie du conseil d’établissement, ne croit pas en cette option. « L’hiver, à 16 h, il n’y a plus de lumière. C’est dur de rester concentré après ça », considère l’élève engagé.
Une école peu occupée
La nouvelle école de Carignan peut accueillir environ 700 élèves. Moins de 300 occupants la remplissent présentement. L’éventualité que des élèves de première secondaire fréquentent ces locaux libres a été nommée. Le manque de locaux spécialisés, comme des laboratoires pour les sciences, et la complexité liée aux projets pédagogiques particuliers a fait reculer le CSSP. Lucas Morin, élève de quatrième secondaire, estime que la meilleure option serait d’y envoyer des élèves qui débutent leur cycle secondaire.
Aller à Mont-Bruno
Parmi les suggestions soulevées par le Centre de services scolaire, la possibilité d’envoyer une cohorte à Mont-Bruno déplaît à plusieurs. « C’est une inquiétude de se demander si nous serons tous séparés pour finir notre cinquième secondaire. On a créé des liens. Recommencer ton cercle d’amis, rendu en secondaire cinq, ça peut être difficile pour certains », dépeint Cassy Chartier Michel à propos de l’idée. « Je trouve ça difficile et compliqué pour rien », émet Lucas Morin à l’idée d’aller une année à Mont-Bruno et de devoir remanier son horaire de travail. Quant à lui, Nathan Lemon n’est pas entièrement fermé à cette éventualité. Musicien dans l’âme, il s’accroche au fait que Mont-Bruno propose un programme particulier dans cette branche. « Ce serait une grosse séparation, mais ce serait un compromis que je serais plutôt capable de faire. »
Lucas Morin a demandé, par courriel, de rencontrer Jean-François Roberge, député de Chambly qui a porté le projet de l’agrandissement de l’école, afin de voir ce qu’il pouvait faire dans ce dossier. Il n’a toutefois pas été en mesure d’obtenir le rendez-vous escompté.