Chambly : un équilibre à garder pour les enfants TSA
Des mères d’élèves vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) craignent de voir leur enfant changer à nouveau d’environnement scolaire en raison des enjeux d’espace de l’école secondaire de Chambly.
Le fils de Janie Bélanger vit avec un TSA. Il est dans une classe d’enseignement spécialisé ACCES. Celles-ci accueillent des élèves ayant besoin d’un enseignement structuré et individualisé, tant pour les apprentissages que pour les habiletés sociales et pour la communication.
« Quand on les sort de cette stabilité, il y a un risque. » – Janie Bélanger
Plusieurs écoles à son dossier
Elle est préoccupée par les enjeux d’espace de l’école secondaire de Chambly. Elle raconte que son fils a été « barouetté » dans son parcours scolaire. Au primaire, il est allé à l’école Madeleine-Brousseau. Du régulier, il est passé en classe restreinte, en adaptation. Il a plus tard été retiré du programme régulier du ministère de l’Éducation et est passé en modification scolaire. Sous ce statut, il est question que l’élève n’obtienne pas son diplôme de cinquième secondaire. Il a complété ce cycle à l’école Carignan-Salières.
Une « patate chaude »
Il est donc entré en modification à l’école secondaire du Mont-Bruno. Sa mère a redoublé d’ardeur pour qu’il retourne en adaptation, en suivant le programme régulier. Après deux ans en adaptation à Saint-Bruno, il a été envoyé à l’école secondaire de Chambly. « C’est un équilibre fragile que vit cette clientèle. Une fois qu’on l’a trouvé, cet équilibre, c’est intéressant de le garder », résume-t-elle. Mélanie Saint-Germain est également maman d’un garçon aux prises avec un TSA. « J’ai l’impression que mon enfant est une patate chaude dont on veut se débarrasser au plus vite », estime-t-elle.
Janie Bélanger soutient que la stabilité de l’environnement d’un enfant TSA est particulièrement importante, notamment en matière de gestion d’anxiété. « Quand on les sort de cette stabilité, il y a un risque. C’est important de le considérer quand on prend la décision de changer ces jeunes d’école. Le bien-être des élèves ne pèse pas suffisamment dans la balance, comparativement aux finances », cite Mme Bélanger. « On a l’impression que les chaises et les bureaux sont plus importants », renchérit Mme Saint-Germain. Les deux mères craignent un décrochage scolaire de ces jeunes, vulnérables au changement.