Enjeux d'espace à l'école secondaire de Chambly

Chambly : double horaire priorisé à l’école secondaire

Le comité consultatif a recommandé au Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) d’opter pour l’option du double horaire afin de pallier le manque d’espace pour tous les élèves à l’école secondaire de Chambly (ESC).

Le 1er avril dernier, le comité constitué de parents, d’un élève et de membres du personnel du CSSP a remis ses recommandations au CSSP pour scolariser tous les élèves de l’ESC malgré le manque d’espace. Parmi les solutions proposées, le CSSP a priorisé l’option du double horaire. Des cohortes débuteraient et termineraient la journée plus tôt, alors que d’autres leur succéderaient plus tard selon l’horaire. Cette solution permettrait à tous les élèves de demeurer à Chambly.

L’accord du Syndicat

Cependant, le CSSP n’a pas encore pris sa décision finale. Le scénario du double horaire exige l’approbation du Syndicat de Champlain. Le CSSP a entamé des démarches auprès de celui-ci. « Pour ce qui est de la situation des options, c’est simple, les droits de nos membres doivent être respectés dans ce dossier. Rien dans la convention collective ou la Loi sur l’instruction publique n’interdit cela. Néanmoins, si cette option était retenue, le CSSP devra s’asseoir avec nous pour s’entendre sur les modalités », indique le Syndicat.

En second lieu, le comité a opté pour que la cohorte de première secondaire occupe des locaux de la nouvelle école primaire de Carignan. « Nous assurons la vigie pour que les droits de nos membres soient respectés. Évidemment, aucune solution n’est parfaite, mais c’est celle qui semblait faire le moins de mal dans la situation, puisqu’elle permettait aux élèves de première secondaire de Chambly de rester à proximité en allant à Carignan, plutôt qu’à Saint-Bruno », estime le Syndicat. Que ce soit l’un ou l’autre des deux scénarios, des démarches complémentaires sont à réaliser pour y arriver. 

Le Centre de services scolaire a également sur la table le scénario d’envoyer la cohorte de troisième secondaire actuelle à l’école secondaire du Mont-Bruno l’an prochain.

Manifestations à l’école

Les lundi et mardi derniers, des dizaines d’élèves ont manifesté en raison des enjeux liés au manque d’espace. Ils ont fait savoir leur mécontentement quant à la possibilité qu’une cohorte soit envoyée à l’école secondaire du Mont-Bruno. Sur place, des jeunes ont mentionné que la deuxième manifestation a été plus mouvementée que celle de la veille. Certains rapportent s’être fait piler dessus, pousser ou bloquer l’accès à leur casier ou local. À l’extérieur, ils ont été nombreux à quitter l’établissement après la période du dîner et à ne pas réintégrer leurs cours. Des parents sont même venus chercher leurs enfants à l’école. 

Pour contrer l’agitation, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent était sur place lors de ces deux journées. Le CSSP expose que lors de la deuxième journée, le lieu a été la scène de « gestes de violence et des menaces ont été proférées. Des délits de nature criminelle ont été commis ». Une arrestation a même eu lieu. En raison des menaces proférées et pour « assurer la sécurité des usagers », les cours du mercredi ont été suspendus.

Le Syndicat a mentionné que les délégués syndicaux ne se sont pas prononcés lorsque questionnés quant au climat dans lequel ils travaillent à Chambly. « Nous sommes rassurés par la présence policière. La sécurité des élèves et du personnel est primordiale »,  affirme-t-il.

Rencontrée par le journal, une élève de l’école raconte avoir vécu la situation avec « angoisse ». Elle se rallie tout de même au camp du contre devant l’idée d’aller à l’école secondaire du Mont-Bruno. Elle ne considère pas non plus comme bonne l’idée du double horaire. Avec rancœur, elle se souvient d’une « promesse » où ces cohortes termineraient leur parcours scolaire à Chambly. « Des élèves ont l’impression que personne ne les veut », exprime-t-elle.

Le mardi matin, de 7 h 15 à 7 h 45, une manifestation parentale était prévue aux abords de l’ESC. Les parents ont toutefois choisi de se rétracter plutôt que d’aller de l’avant.