Redéfinition du niveau des eaux

Une campagne d’observation pour la redéfinition du niveau de référence pour les eaux des Grands Lacs et du Saint-Laurent s’opère et touche la rivière Richelieu.

Un équipement peu commun était visible à l’angle de la 1e Rue et de la 6e Avenue, à Richelieu. Cet équipement est installé en raison de la campagne d’observation pour la redéfinition du niveau de référence pour les eaux des Grand Lacs et du fleuve Saint-Laurent.

Des arpenteurs d’organismes gouvernementaux du Canada et des États-Unis se rendent dans la région des Grands Lacs et dans celle du fleuve Saint-Laurent pour un important projet de six semaines visant à recueillir des données des systèmes de navigation par satellite à plus de 350 emplacements. Les données seront utilisées pour déterminer les hauteurs des jauges de niveau d’eau dans le cadre d’une mise à jour des Données internationales des Grands Lacs (DIGL). DIGL est le système de référence commun utilisé pour mesurer le niveau d’eau dans tout le système Grands Lacs – fleuve Saint-Laurent. « Un système commun est nécessaire pour une navigation maritime cohérente, la gestion des ressources en eau, l’arpentage, la cartographie et la planification de l’utilisation du littoral », explique Catherine Robin, chef de section, Levés géodésiques du Canada, et directrice de l’arpenteur général chez Ressources naturelles Canada.

« Un système commun est nécessaire pour une navigation maritime cohérente. » – Catherine Robin

Pour cette campagne, retardée de deux ans en raison de la COVID-19, l’équipe de Mme Robin travaille en collaboration avec plusieurs départements fédéraux et ses partenaires américains.

La campagne s’étale sur plusieurs semaines. Toutefois, l’équipement demeure en place 24 heures, tout au plus, avant de changer de localisation. Tous les matins, chacun à sa station respective, les membres de l’équipe doivent installer le matériel précisément à la même heure. D’autres prises de données auront lieu plus tard durant la campagne au même endroit à Richelieu. Elles seront faites par différents membres de l’équipe afin d’éviter les erreurs. C’est une première que Chambly et Richelieu soient impliquées dans la campagne.

Importance des Grands Lacs

Les Grands Lacs sont depuis longtemps un moteur économique pour les deux pays, générant 3,1 billions de dollars en produit intérieur brut des États-Unis et apportant une immense valeur à l’environnement et à la culture entre les deux pays. Selon des rapports récents, l’économie des Grands Lacs permet à 25,8 millions personnes de travailler et fournit 1,3 billion de dollars en salaires aux communautés côtières des Grands Lacs aux États-Unis seulement. L’utilisation des ressources qu’apportent les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent exige une coordination binationale des niveaux d’eau, des profondeurs, des volumes et des débits. Les DGIL représentent une infrastructure fondamentale pour la gestion de ce moteur économique. « La sécurité et la viabilité économique de l’industrie de la navigation commerciale sur les Grands Lacs, la vaste communauté de plaisanciers et les ports de la région comptent tous sur ces informations précises sur le niveau d’eau », précise le Dr Calvin Klatt, géodésien en chef du Canada.

De 25 à 35 ans

Les DIGL sont révisées tous les 25 à 35 ans par le Coordinating Committee on Great Lakes Basic Hydraulic and Hydrologic Data pour tenir compte de l’ajustement isostatique glaciaire (AIG). L’AIG se trouve à être le « rebondissement » continu des terres causé par le retrait des glaciers qui couvraient la région au cours de la dernière période glaciaire, il y a environ 12 000 ans. L’inclinaison en lien avec l’AIG de la région modifie les niveaux d’eau relatifs aux côtes montantes ou descendantes. IGLD (2020) utilisera des systèmes mondiaux de navigation par satellite plus précis au lieu du nivellement traditionnel utilisé dans IGLD (1985).