MRC de la Vallée-du-Richelieu: Écart salarial important entre les hommes et les femmes

ÉCONOMIE. Les travailleuses de la MRC de la Vallée-du-Richelieu gagnent 32,3 % moins d’argent que leurs collègues masculins, selon l’édition 2015 du Bulletin statistique régional de l’Institut de la statistique du Québec. Cette différence de rémunération

La directrice générale du Centre de femmes du Haut-Richelieu, Pierrette Marcotte, soutient que les femmes sont plus nombreuses à travailler dans des emplois à temps partiel, c’est-à-dire plus précaires.

Cela est confirmé par le Portrait statistique Égalité femmes hommes Montérégie 2015 publié par le Conseil du statut de la femme. Ce document indique que, sur le territoire de la CRÉ Montérégie Est, 18 % des femmes de 15 ans et plus travaillent à temps partiel contre 10,3 % des hommes.

La directrice générale du Centre d’orientation et de formation pour femmes en recherche d’emploi (COFFRE), Martine Groulx, ajoute que le revenu dépend du type d’emploi pratiqué. «Les femmes sont plus nombreuses dans le secteur des services comparativement au secteur de la transformation, où il y a plus d’hommes et où les travailleurs sont mieux payés», affirme-t-elle.

Le Portrait montre que  41,7 % des femmes de la région se concentrent dans les 15 professions comptant le plus grand nombre de femmes, comparativement à 29,5 % des hommes qui pratiquent les 15 métiers majoritairement masculins. Les cinq professions où l’on retrouve le plus de femmes sont celles d’adjointe admi­nistrative, vendeuse dans le commerce de détail, éducatrice et aide-éducatrice de la petite enfance, caissière et infirmière.

«Il a encore beaucoup d’emplois très sexués et les métiers essentiellement féminins sont moins payés», déclare Mme Marcotte. «Les professions qui constituent un prolongement des rôles traditionnels sont moins rémunérées», ajoute la directrice générale de COFFRE.

Geneviève Roberge, conseillère en communication à la Commission de l’équité salariale, explique que plus de 10% des entreprises soumises à la Loi sur l’équité salariale en Montérégie, n’ont toujours pas réalisé l’exercice d’équité salariale. Les secteurs du commerce de détail, de l’hébergement et des services de restauration sont les plus concernés. «Ce sont des milieux qui sont majoritairement féminins où les personnes salariées ne sont pas syndiquées et où les écarts de salaires sont plus grands», indique-t-elle.

Faire de nouveaux choix professionnels

La principale solution proposée par les organismes de la région afin de réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes est d’intégrer ces dernières dans des métiers non traditionnels, c’est-à-dire où l’on compte moins de 33 % de femmes.

«Nous travaillons à la sensibilisation. Nous voulons que les femmes développent un intérêt pour les emplois plus masculins. Il y a encore beaucoup de réticence et c’est le maintien de certaines valeurs sociales qui affecte l’écart salarial», explique la directrice générale du Centre de femmes du Haut-Richelieu.

L’organisme COFFRE offre, pour sa part, un service d’accompagnement aux femmes voulant se diriger dans des professions essentiellement masculines via son programme Nouv’Elles Avenues. Celui-ci a pour but d’aider les femmes à découvrir, explorer et expérimenter les métiers non traditionnels. Cela se fait, entre autres,  par le biais d’ateliers pratiques, de stages en entreprises.