Remercier les accidents

Ce n’est pas ‘’par accident’’ si l’album du Chamblyen Noé Talbot se nomme Remercier les accidents. C’est d’ailleurs à travers ceux-ci que l’artiste en est là où il est.

« Tout tourne autour du titre. C’est le nom de la première chanson. Cette chanson parle d’une dépression que j’ai faite il y a deux ans et de laquelle ça a été ben tough de remonter. Au bout du compte, j’ai l’impression que ça m’a rendu plus humain, plus conscient de la santé mentale et que ça m’a permis de faire des choix que je ne faisais pas, notamment entre l’enseignement et la musique », met en perspective celui qui a enseigné au secondaire et qui continue à faire de l’aide aux devoirs. À propos de la liste ‘’d’accidents heureux’’, le musicien poursuit : « J’ai eu un nodule aux cordes vocales, me menant à des cours de chant et me permettant d’améliorer ma technique. » Un concours de circonstances a également fait en sorte que Noé lance son projet solo plutôt qu’avec son groupe Fortune Cookie Club. S’ajoute une mésentente entre la maison de disque Slam Disques, étiquette sous laquelle l’album est enregistré, et les musiciens accompagnant l’artiste. Ont découlé de cette bisbille d’intéressants collaborateurs imprévus tels que Vincent Peake (Groovy Aardvark, Grim Skunk), Jessy Fuchs (Rouge Pompier) et Antoine Lachance. « Ce sont des successions d’éléments qui, en temps réel, ont été pénibles, mais qui, en rétrospective, ont été des étapes nécessaires pour m’amener ailleurs et me faire évoluer », résume le guitariste chanteur.

L’album sortira le 21 mai. Une version numérique de celui-ci proposera 12 chansons alors qu’une version physique permettra l’accès à 14 mélodies. L’ambiance de l’œuvre oscille entre diverses thématiques : « quelque chose de dark en raison de la dépression et des enchaînements qui m’en ont fait baver, ma séparation avec mon ancienne copine, et il y a aussi un côté espoir, d’apprécier sa vie. C’est une sorte d’épopée », boucle-t-il sur le sujet.

« Ce sont des successions d’éléments qui, en temps réel, ont été pénibles, mais qui, en rétrospective, ont été des étapes nécessaires pour m’amener ailleurs et me faire évoluer. » – Noé Talbot

Concept original d’album

La photo de couverture de l’album a été prise par Loul Naessens, un autre « heureux accident » dans le processus. « Je suis tombé sur son profil et je trouvais ses photos très belles. La photo est une inondation, de laquelle émerge l’arbre malgré les obstacles, et les oiseaux dans l’arbre m’interpellent. C’est cet arbre qui, au milieu de l’eau, sert de refuge pour les oiseaux. J’y vois quelque chose de poétique », met en reflet l’auteur-compositeur-interprète. Au lieu d’une pochette classique, le disque comportera un livre où chaque chanson sera accompagnée d‘une photo associée à son titre d’un côté, et des paroles et partitions de l’autre.

Le premier simple, portant le nom de l’album et, par le fait même, entraînant un vidéoclip, sortira le 23 avril. Suivra en mai le deuxième simple.

Des spectacles en troisième vague

Même la plus translucide des boules de cristal ne saurait indiquer clairement l’avenir des artistes de la scène en cette troisième vague causée par la COVID-19. « J’ai deux ou trois shows de bookés et on essaie de placer un lancement d’album. On est tellement dans l’incertitude et c’est tellement broche à foin qu’en fin de compte, on se retrouve à ne pas se projeter trop loin en termes de spectacles. De toute façon, ce seront les groupes qui auront des dates en premier. Je pense que ceux qui mangeront la ‘’claque’’, cette année, ce seront les plus petits artistes. Peut- être que ce sera les plus gros l’année suivante, c’est dur à dire », entrevoit Noé.

En concluant, Noé Talbot mentionne « que c’est l’album dont je suis le plus fier parmi ce que j’ai fait. C’est l’album que j’ai toujours voulu faire ». Mais Noé Talbot et Frank Joly, ingénieur sonore mixeur de l’album, avaient déjà prévenu le journal à propos de ce disque : « Ça va bien sonner! »