L'exposition Saveurs d'urbanité : regards croisés sur la ville
Sous l’impulsion de la Ville de Chambly, quatre artistes photographes vont présenter l’exposition Saveurs d’urbanité au Corps de garde du Fort-Chambly.
Colette Bordeleau, Denis Brien, Alain Charest et Guy Rochette se sont connus à l’Association longueuilloise des photographes amateurs. Ils ont choisi le thème de l’urbanité pour offrir chacun son propre regard. « Lors d’une rencontre en 2015, on se demandait et si on allait dans une thématique autour de la ville, de l’urbanité relate le Chamblyen Guy Rochette. Pas juste la ville, mais ses gens et ses objets. »
Les quatre comparses ont photographié des objets, des gens et des lieux. Ils ont joué avec « le concept même d’urbanité, tout en fusionnant réalité et abstraction ». Le but, s’il y en a un, « ne cherche pas à imposer une définition de l’urbanité, mais en suggère plutôt une interprétation. »
Travailler à la marge
Aux yeux de Guy Rochette, « la photo n’a pas à avoir un format précis, standard; elle est une œuvre qu’on peut travailler; chercher à aller au-delà du cadre imposé ».
Guy Rochette s’est remis à la photo en 2004 grâce au temps libre que lui procure la retraite. « Avec le numérique, le développement des photos devient plus pratique alors qu’auparavant on s’enfermait dans un laboratoire pour faire la finition de l’image. »
La seconde rupture « ce sont ces cadres assez structurés pour présenter des images aux fins de concours et des règles à respecter ». Exit donc pour le Chamblyen la photo « horizontale, panoramique, cadrée ». Pour l’exposition Saveurs d’urbanité, les photographes s’imposent « une contrainte au niveau du format : ce sera carré ».
Les quatre retraités trouvent alors à Saint-Amable leur premier terrain de jeu d’où jaillira plus tard le projet Saveurs d’urbanité. Une cour de ferrailles appelée communément « cour à scrap » s’offre à l’objectif de chacun de leurs appareils et devient prétexte pour faire une exposition intitulée Beauté récupérée. « On s’est rencontré durant les quatre saisons pour prendre des images variées, mentionne Guy Rochette. Chacun avait son style et son domaine d’intérêt. »
« La photo n’a pas à avoir un format précis, standard; elle est une œuvre qu’on peut travailler. » – Guy Rochette
Cette exposition se transporte à Paris en 2016 après avoir été présentée dans plusieurs villes au Québec entre 2012 et 2016. L’idée de faire autre chose a amené le quatuor à regarder du côté de la ville.
Chacun son regard
Collette Bordeleau, de Greenfield Park, se penche sur l’urbanité de l’humain. « L’homme se confond à sa ville, il est une partie intégrante de son habitat ». En font foi les images superposées de plusieurs photos, ajoutera l’artiste.
Avec l’œuvre Après midi au café, Denis Brien a photographié un moment. L’artiste résidant de Brossard note que « les personnages, rendus à travers ces images, empruntent alors l’esthétique à la bande dessinée et aux affiches ».
C’est connu que le gris domine souvent l’ espace urbain. Alain Charest l’a adouci. « L’accent pourra être mis sur les textures, les contrastes, la couleur ou simplement un ressenti au moment de la prise de vue, mais dans chacune, il y aura de la couleur qui égaie la structure urbaine toujours un peu grise », écrit le Varennois.
La ville est regardée par Guy Rochette comme un lieu désordonné, bruyant « dédié aux humains, mais sans ces derniers. Ce sont la couleur et les contrastes qui définissent cet espace urbain déshumanisé. Une présentation, poursuit l’artiste, en format diptyque permet d’englober le regard pour pénétrer davantage dans ces environnements fantasmagoriques ».
Le vernissage aura lieu le dimanche 27 mai à 13 h. Saveurs d’urbanité sera présentée les samedis et dimanches, du 26 mai au 10 juin.