Noé Talbot adapte des chansons « à la Québécoise »
Le Chamblyen Noé Talbot fait la promotion de la langue française, alors qu’il adapte « à la Québécoise » des chansons anglophones bien connues sur la scène musicale.
Écouter une chanson en anglais et en traduire spontanément quelques phrases en français est un exercice qui peut s’avérer loufoque. Ça se fait assez naturellement chez ceux qui ont l’oreille musicale.
Noé Talbot pousse toutefois l’expérience à l’étape supérieure. Il reprend des chansons populaires anglophones et les adapte sous la formule de « si ça avait été écrit par un Québécois ». The Man Who Sold the World (David Bowie/Nirvana), Don’t Speak (No Doubt), Hey There Delilah (Plain White T’s), Why Don’t You Get a Job (The Offspring) et What I Got (Sublime) font notamment partie du répertoire.
Sur les réseaux sociaux, le public est nombreux à répondre positivement à la démarche. Pour ses choix de reprises, il opte pour des chansons imagées à références modulables. À titre d’exemple, Noé Talbot parle de la chanson Hey There Delilah, dans laquelle Delilah, à New York City, deviendra plutôt Sophie, à Rimouski, dans sa version.
il souligne l’importance de choisir une chanson principalement en fonction du refrain. « Les couplets s’adaptent pas mal tout le temps en jouant avec le sens, mais le refrain doit être assez proche de la phrase originale », considère l’artiste.
Il ajoute éviter des chansons aux syllabes trop brèves, dans le style de Poker Face, de Lady Gaga.
Traduction libre
Il ne suffit pas que de traduire mot à mot, mais bien d’adapter pour que l’auditoire local y trouve ses repères. « Souvent, les chansons sont traduites de façon littérale plutôt que de s’approprier les chansons », nuance Noé Talbot. Il soutient l’importance de ne pas faire « sonner ça quétaine » lors du transfert de l’anglais au français.
Un homme-orchestre
Dans ses capsules, le musicien assure le vocal, la guitare, la basse et, parfois, le clavier. Pour enregistrer une chanson et les images, il a besoin d’environ cinq heures. C’est Karl Meury, de la maison de disque Slam Disques, qui se charge ensuite du montage visuel. C’est d’ailleurs sous cette bannière que Noé Talbot produit ses albums originaux.
Les repris cautionnent
Avec ce projet, Noé Talbot ne fait pas d’argent et ne sort pas d’album vendable. Il n’a donc pas à s’approprier de droits d’auteur. Des artistes qu’il a repris ont entendu sa version québécoise. C’est le cas de Frank Turner, chanteur de folk d’originaire anglaise. Il est l’un des artistes préférés de Noé Talbot.
Turner est tombé sur la chanson traduite par Talbot et l’a utilisée lors de sa tournée en France et au Québec. Il a même eu l’occasion de jouer ladite chanson avec Frank Turner, dans le cadre d’une soirée après-spectacle, à Montréal. « C’est l’un de mes plus hauts accomplissements de carrière », confie le musicien.
À venir
Les prochaines chansons que Noé Talbot adaptera sont Island in the Sun (Weezer), Best of You (Foo Fighters) et On the Road Again (Willie Nelson).
L’artiste sortira son quatrième album « quelque part » au début de 2025. C’est un concept peu commun qu’il présentera, sous forme de jeu de société – vinyle. Il termine présentement la création du jeu de société et entamera l’enregistrement des chansons dès septembre.