Mois national de l’histoire autochtone : Je lis autochtone!

Dans le cadre de l’initiative Je lis autochtone! et du Mois national de l’histoire autochtone, le Journal de Chambly a rencontré l’auteur innu Michel Jean, citoyen de Saint-Mathias-sur-Richelieu.

Né à Alma en 1960, Michel Jean est issu de la communauté de Mashteuiatsh au Saguenay/Lac-Saint-Jean au Québec. Journaliste depuis une trentaine d’années, Michel Jean se consacre à l’écriture littéraire depuis 2008. Il a écrit plusieurs romans et un recueil de nouvelles, mais c’est seulement en 2011 qu’il fait paraître son premier roman autochtone. « Lorsque j’étais aux funérailles de ma grand-mère Siméon, la cousine de ma mère est venue me voir. Elle m’a dit » Michel, l’Indien, tu l’as en toi ». Ça a fait son chemin et c’est à ce moment que j’ai commencé à écrire des romans sur l’histoire des Autochtones », explique l’auteur. C’est comme ça qu’est né Atuk, elle et nous, paru en 2012, un roman ayant comme personnage principal sa grand-mère, Jeannette Siméon. « Je ne voulais pas écrire spécifiquement sur ma famille, mais je m’en suis inspiré pour parler de la réalité des Autochtones », précise M. Jean.

Essor

Mais c’est seulement en 2021, deux ans après la parution de son roman Kukum, que la population s’intéressera à la littérature autochtone de Michel Jean. « Lorsque Kukum est sorti en 2019, il n’y a pas eu de vagues. C’est seulement en 2021, lorsque j’ai reçu le Prix littéraire France-Québec pour ce roman, qu’il y a eu un grand boum. Je n’en revenais pas. J’ai été très touché de voir qu’autant de gens s’intéressaient à mon livre. Je voulais écrire sur les Autochtones parce que c’est un sujet qui me tient à cœur. Je veux que les gens aiment ce que j’écris, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il ait autant de succès », confie M. Jean.

Le roman, vendu à plus de 200 000 exemplaires et traduit dans plusieurs langues, relate l’histoire de son arrière-grand-mère, Almanda Siméon, jeune orpheline d’origine irlandaise de 15 ans qui tombera amoureuse d’un jeune homme innu. Elle partagera sa vie avec les Innus de Pekuakami. À travers l’histoire d’Almanda Siméon, Michel Jean abordera le sujet de la sédentarisation forcée des Autochtones.

L’histoire

« Lorsqu’on raconte l’histoire du Canada, on commence avec la colonisation, mais il y avait des gens qui habitaient le territoire bien avant ça. Il y a tout un pan de notre histoire que l’on ne connaît pas. Aujourd’hui, les gens s’intéressent davantage à l’histoire des Autochtones. Le Québec est un peuple très ouvert. Il y a aussi un grand intérêt de la part des plus jeunes. Lors des salons du livre, la majorité des gens qui viennent me voir ont moins de 35 ans, explique l’auteur innu. Je trouve que l’initiative Je lis autochtone! est une bonne chose. On doit s’intéresser davantage à l’histoire des Autochtones. »