Mettre le cidre à la bouche

Pendant tout le mois de février s’est déroulé le Mondial des cidres SAQ. Une fois de plus, Rougemont et ses nombreuses cidreries y ont été bien représentées.

Cette année, la 14e édition a proposé aux Québécois une expérience renouvelée, à la découverte du cidre du Québec, dans le confort de leur maison.

Pour ce faire, 25 producteurs de cidre du Québec se sont associés à un restaurateur de leur région afin d’offrir une expérience gastronomique hors du commun. Ainsi, chaque cidriculteur a développé, avec le chef de son établissement associé, un accord mets et cidre. Qu’il soit rosé, tranquille, de feu, de glace ou effervescent, le cidre du Québec a été à l’honneur, s’harmonisant avec les saveurs de différentes régions.

« Ce menu, accompagné d’un cidre rosé, c’est le bonheur. » – Michel Jodoin

Les jumelages des cidreries rougemontoises et des restaurateurs étaient les suivants : Cidrerie Michel Jodoin avec le Café Ricardo, à Saint-Lambert; Domaine Cartier-Potelle avec L’Empreinte cuisine soignée, à Sherbrooke; Domaine de Lavoie avec La Boîte du chef de Jérôme Ferrer, à Montréal, et Coteau Rougemont avec Boucherie Lorrain, cuisine de saison, à Rosemère. « D’une semaine à l’autre, notre cidre mousseux ou notre cidre de glace ont très bien accompagné une raclette, un pot-au-feu de foie gras ou encore d’autres recettes proposés par l’Empreinte », décrit Jean-Pierre Potelle, du Domaine Cartier-Potelle, premier vice-président de l’Association des producteurs de cidre du Québec.

De son côté, Michel Jodoin, de la cidrerie du même nom, a proposé son cidre mousseux rosé traditionnel. Le croissant façon pain doré aux herbes, saumon fumé et sauce hollandaise au citron et au concombre à l’aneth complétait le mariage. « Ce menu, accompagné d’un cidre rosé, c’est le bonheur », dit en riant Michel Jodoin.

Saison estivale 2021

L’aspect bucolique des grands espaces sur lesquels se déploient les cidreries ajoute au plaisir de découvrir le doux nectar. Qu’en sera-t-il de la saison touristique à venir? « On regarde et on évalue chaque jour/semaine. Les règles sanitaires nous tiennent à cœur et on se doit de les respecter. Depuis cette semaine, on a un sentier sur le verger permettant aux gens d’y faire de la raquette. On ne fait pas de dégustations à l’intérieur, mais si les gens veulent acheter un verre à consommer, ils peuvent le faire et le boire à l’extérieur, soit aux abords du feu ou en raquette, question de profiter de l’extérieur sans rassemblement, naturellement », fait part Jean-Pierre Potelle.

« Ici, la pandémie nous a amenés complètement ailleurs dans notre façon de fonctionner, après plus de trente ans. On a toujours fait des dégustations et des visites. Là, on devient plutôt des conseillers. Les dégustations se font sur réservations. Elles ne se font pas dans la boutique, mais bien en des lieux où l’on peut respecter la distanciation, par groupuscules de deux. Ça a été une belle saison et elle se poursuit, notamment avec notre sentier pédestre en montagne. Je t’avoue que l’on a apporté beaucoup de changements sur notre formule et je ne crois que nous reviendrons en arrière », confie Michel Jodoin.

Travailleurs étrangers

Pour la récolte et l’entretien, les vergers misent sur l’apport des travailleurs étrangers. L’an dernier, en raison de la fermeture des frontières, la venue de ceux-ci avait été chaotique. « On a été pris de court, l’an passé. Cette année, on s’y est pris d’avance. J’ai demandé des travailleurs pour mars plutôt qu’avril. On m’a dit que les travailleurs devraient arriver le 17 mars. On sait toutefois qu’une possibilité de retard n’est pas à écarter. À leur arrivée, ils auront obligatoirement 14 jours de quarantaine », assure M. Potelle, dont le domaine accueille trois travailleurs guatémaltèques par année.

« Ça n’a pas été facile, l’an passé. Les travailleurs sont arrivés au compte-gouttes à la mi-avril/mai/juin. Ça a été long avant d’avoir l’équipe au complet. On a été obligés de sacrifier une partie de la taille des pommiers. Cette année, on les fait venir plus tôt pour être en mesure de faire ce que nous avons à faire. Pour l’instant, ça semble bien aller. Nous devrions en accueillir trois prochainement », déclare avec espoir M. Jodoin, dont la cidrerie mobilise une vingtaine de travailleurs provenant de l’extérieur du pays.

La 14e édition du Mondial du cidre a offert aux participants des 5 à 7 virtuels, des rencontres avec des producteurs de cidre, des découvertes de produits, diverses capsules sur la production de cidre, etc.