L’histoire d’Unibroue racontée

C’est dans la ville de Chambly que s’est amorcée l’aventure de la brasserie Unibroue par l’homme d’affaires André Dion. Pierre Paquin a retracé l’histoire de cette entreprise chamblyenne qui, dit-il, a révolutionné le monde de la bière.

« Avant que tout ça soit perdu, il fallait écrire ce livre. J’ai voulu raconter cette histoire », affirme l’auteur d’Une maudite belle histoire! Les premières années d’Unibroue. L’homme a aussi été vice-président de l’entreprise. Son mandat était de faire le marketing en Europe.

M. Paquin soutient qu’Unibroue est à l’origine de l’émergence de plusieurs microbrasseries au Québec. À travers son récit, on découvre l’origine de la brasserie chamblyenne, mais également les obstacles qui se sont placés sur le chemin du fondateur, jusqu’à ce qu’André Dion choisisse de vendre Unibroue à Sleeman. Il explique d’ailleurs cette décision dans la postface du livre.

Pour l’auteur, l’œuvre s’adresse surtout aux jeunes entrepreneurs, mais tous peuvent apprendre sur cette entreprise de la région. « On le voit, de nouvelles entreprises foisonnent au Québec. Dans le livre, on donne des exemples de problèmes rencontrés par André. Sa détermination, son désir de vaincre et son désir de surmonter les obstacles pour faire de son produit un succès sont partout dans le livre », avance M. Paquin.

André Dion s’est aussi associé au chanteur Robert Charlebois, qui l’a aidé à faire fleurir son entreprise brassicole. Le chanteur a notamment écrit la préface du livre, racontant l’histoire de sa rencontre avec André Dion et leur projet commun de brasser de la blanche.

« En 1990, il s’est produit une aventure gustative qui a eu des répercussions mondiales et ça s’est passé à Chambly. » – Pierre Paquin

L’histoire d’Unibroue

L’histoire débute à l’aube des années 1990. André Dion quitte son poste de président chez RONA, où il a travaillé pendant 25 ans. En 1989, il est approché par un regroupement de microbrasseurs lui demandant son aide pour concurrencer les gros joueurs, soit Molson, Labatt et O’keefe. André Dion effectue alors un voyage en Belgique afin d’en apprendre davantage sur le monde brassicole.

Il s’associe d’abord à une entreprise belge pour lancer l’aventure d’Unibroue. Cette union ne dure pas. Le livre retrace toutes les étapes que l’homme d’affaires a dû traverser, dont des démarches auprès du Bureau de la concurrence contre les grands joueurs de la bière, qui ne laissaient pas de place aux plus petits.

« À cet époque, au Québec, la bière était réservée aux hommes qui buvaient dans les tavernes, le refuge des hommes, précise M. Paquin. En 1990, il s’est produit une aventure gustative qui a eu des répercussions mondiales et ça s’est passé à Chambly. Sans enlever de business aux grands brasseurs. »

Les bières d’Unibroue s’adressent autant aux plus jeunes, qu’aux hommes ou aux femmes. L’auteur estime que c’est là qu’a commencé l’essor des microbrasseries.
« Unibroue a provoqué une onde de choc dans le monde brassicole. Considérée dans les années 1990 comme l’une des plus florissantes brasseries en Amérique du Nord, elle a initié toute une population à un nouvel art de boire », peut-on lire dans le résumé du livre.

Le nom et l’histoire

Chacune des bières porte un nom lié à l’histoire. La première bière est la Blanche de Chambly avec le célèbre fort comme illustration sur étiquette.

D’ailleurs, les étiquettes ont été réalisées par des artistes. Des photos de peintres à l’œuvre se trouvent dans le livre.

Une famille touchée

Sébastien Dion, fils d’André Dion, a indiqué être touché de voir l’histoire de son père couchée sur papier. « J’ai beaucoup d’émotions quand je lis ça. C’est une belle leçon de courage. Il y a beaucoup de microbrasseries au Québec, mais on n’est pas au courant des pionniers qui ont défriché le terrain », souligne-t-il.

Celui qui a aussi travaillé dans l’entreprise se rappelle que les débuts n’ont pas été faciles. « À l’époque, peu de gens croyaient à la réussite d’une bière blanche. Il y avait énormément d’éducation à faire. Ça a pris plusieurs années pour convaincre les gens d’y goûter », avance-t-il.