Les concerts virtuels fusent
Devant la facilité d’utiliser les plateformes numériques pour diffuser de la musique et se produire en direct à distance, l’industrie du spectacle musical se transforme et se démocratise.
Au début de la pandémie, le milieu de la culture fondait ses espoirs sur l’espace virtuel YOOP, afin d’y organiser les concerts et les spectacles d’humour et y attirer les foules. Le producteur Louis Morissette était en campagne promotionnelle pour faire connaître cet outil, imaginé par Benoît Fredette de l’entreprise enovLAB, qu’il voyait comme la révolution de l’industrie du spectacle. L’idée d’être projeté depuis son salon jusqu’à un écran, comme si l’on était en salle de concert face à son chanteur préféré, avait été vendue habilement aux Québécois. C’est la COVID qui avait précipité le lancement de la technologie.
Un enthousiasme de courte durée
Malheureusement pour YOOP, il semble que l’effervescence du départ se soit dissipée bien vite. Victimes d’interruptions et de bugs, plusieurs utilisateurs se sont empressés d’aller lui donner des avis négatifs sur les réseaux sociaux.
« Depuis la pandémie, j’ai commencé à faire pas mal de shows en ‘’live’’. » – Guillaume Lafond
Un marché plus ouvert et étendu
Pour ceux qui préfèrent consommer de la musique gratuitement plutôt que de payer un billet pour assister à un concert derrière leur écran, il peut paraître plus avantageux d’utiliser les plateformes de diffusion Web habituelles. D’autant plus que cet intérêt grandissant pour l’exploitation du numérique, conditionné par le confinement, a mené beaucoup d’artistes à se produire en spectacle sur les médias sociaux par télédiffusion, tout en étant connectés à leur public. C’est le cas du musicien et compositeur Steve Trottier de Chambly, qui a multiplié les performances musicales diffusées en direct sur les médias sociaux pendant la pandémie. En entrevue, Guillaume Lafond, candidat richelois à Star Académie, nous a confié que la COVID-19 l’a incité à se dévoiler sur les médias sociaux. « Depuis la pandémie, j’ai commencé à faire pas mal de shows en ‘’live’’ et me suis acheté une console. C’est sûr que c’est dur devant une caméra, mais j’aime essayer des nouveautés. »
Faire de l’argent en télédiffusion Web
La Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN) a d’ailleurs lancé le programme Encore! pour « permettre aux membres de la SOCAN de se faire payer pour leurs concerts en direct sur (les médias sociaux) alors que la pandémie de la COVID-19 (rend) les événements en personne impossibles ». Ainsi, rien qu’avec une capture d’écran attestant du nombre de vues de l’auditoire, si un minimum de 100 spectateurs assistent à la prestation en direct, ou qu’un nombre minimal de 1000 vues a été atteint, les artistes membres de la SOCAN peuvent réclamer des redevances et recevoir une compensation financière pour leur travail, ce qui révolutionne en quelque sorte l’industrie.