Le virtuel pour continuer son art

Malgré que la COVID ait freiné plusieurs élans artistiques, Dany Laliberté, chanteur du groupe Tocadéo et président de l’entreprise On Stage Audiovisuel, a trouvé des options afin de poursuivre ses activités.

Au début de la pandémie, Tocadéo entrait dans une tournée de 80 spectacles avec son dernier disque. L’entreprise On Stage Audiovisuel, qui offre la location d’équipement audiovisuel, de sonorisation, d’éclairage et de multimédia, œuvrait pour une dizaine de tournées de chanteurs ou d’humoristes. « Quand toutes les salles ont fermé, on s’est demandé ce que l’on faisait. Il fallait trouver une solution pour faire travailler les arts de la scène », raconte le Chamblyen.

Il a contacté un ami réalisateur et ainsi est né le fruit du partenariat entre l’entreprise chamblyenne et WhiteBox Entertainment : WhiteBox Play. Une quinzaine de spectacles y ont été présentés en mode virtuel, en direct d’un studio aménagé à Chambly. Tocadéo y a participé trois fois. « C’est une belle façon de faire de la scène malgré le fait que tout est arrêté », souligne
M. Laliberté.

Il ajoute ressentir « une fierté de pouvoir faire travailler des artistes » et que « ça permet de garder le contact avec le public ». L’entreprise On Stage Audiovisuel, qu’il gère avec sa conjointe Nadia Lacharité depuis 25 ans, reprendra seule le concept au cours des prochaines semaines.

Spectacle sans public

La plateforme et le studio virtuels ont été mis en fonction en juillet. Depuis, le groupe du chanteur chamblyen y a performé trois fois. Deux autres sont à l’agenda.

« C’est particulier, décrit le chanteur, au sujet de son expérience sans public. Après le spectacle, on échangeait avec le public par le blogue. On est habitués à de grandes salles et à rester une heure après pour rencontrer le public. Là, on a demandé aux techniciens d’applaudir pour donner un peu d’ambiance. »

Lors du dernier que Tocadéo a présenté, quelques personnes ont pu être présentes dans la salle. « Ça ressemblait à un début de commencement », s’exclame Dany Laliberté.

« C’est une belle façon de faire de la scène malgré le fait que tout est arrêté. » – Dany Laliberté

Il précise que le spectacle présenté en virtuel n’est pas celui qui était prévu en tournée. « On crée quelque chose de différent pour notre public. Certains ont vu nos spectacles des centaines de fois, on veut les garder en haleine », dit-il.

Disparition d’artistes

Le chanteur ne craint pas pour la survie de son groupe. « Tocadéo, on est privilégiés. On chante dans de belles salles avec un beau public. Ça va bien pour nous, nos spectacles ont été reportés et non annulés », relate-t-il.

Cependant, cette réalité n’est pas la même pour tous les artistes, estime-t-il. « Certains artistes ont dû changer de domaine pour gagner leur vie. Chaque jour, on perd des joueurs. La culture a été délaissée pour sauver la santé et l’éducation. C’est correct. On a été patients, mais là, ça s’effrite », avance-t-il.

Dany Laliberté croit que certains artistes émergents pourraient ne pas pouvoir présenter leurs spectacles puisque les salles sont remplies avec les représentations reportées.

Des contrats

Du côté de son entreprise d’audiovisuel, ça va également plutôt bien. Elle a, en plus du studio virtuel, obtenu quelques contrats durant l’été.

« On Stage a fait des cinés-parcs dans les résidences, des spectacles pour la Ville, des spectacles virtuels. On essaie de trouver des solutions et de garder un lien d’emploi avec des clients. On va y arriver. Ce n’est pas notre meilleur année, mais on va survivre. J’ai parlé avec d’autres pour qui c’est plus difficile en ce moment », affirme le président de l’entreprise.

Parmi les contrats, On Stage Audiovisuel a réalisé la technique des spectacles ambulants dans les rues de Chambly pour la Ville. L’entreprise chamblyenne avait déjà collaboré avec la Municipalité dans le passé pour des spectacles extérieurs.

« J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui va rester (des spectacles ambulants). Dans la pandémie, il y a eu de bonnes idées », avance-t-il.