Le cancer du sein au cœur du roman À cause d’eux

L’auteure de Carignan, Marie-Hélène Cyr, a joint deux de ses passions, l’écriture et la médecine, pour écrire son troisième roman. Un thème qui pourrait revenir dans ses prochaines histoires.

Si le cancer du sein est au cœur de l’intrigue d’À cause d’eux, c’est parce que l’auteure a été marquée par l’histoire d’Angelina Jolie. En 2013, l’actrice a subi une double mastectomie puisque sa génétique la prédisposait au cancer du sein. « Cette histoire m’a renversée. Elle est une icône de la beauté. Ça me fascinait qu’elle ait pu prendre cette décision. Quand je cherchais une idée pour mon roman, ça m’est revenu », explique Mme Cyr.

Pour ajouter du réalisme à son récit, la Carignanoise a rencontré des femmes touchées par cette situation qui lui ont offert leurs témoignages. Ces femmes ont vécu une double mastectomie et une reconstruction mammaire. «J’ai la chance de connaître un radio-oncologue qui se spécialise dans le cancer du sein. Il m’a montré ce qu’il faisait et m’a permis de rencontrer d’autres spécialistes et des femmes », relate celle qui a soufflé 40 bougies cette année.

L’auteure assure que l’histoire n’est pas sombre, bien que le sujet puisse être triste. Elle souligne qu’il y est aussi question d’histoire d’amour et d’amitié. « C’est positif », affirme-t-elle. Mme Cyr soutient que son roman peut ressembler à la série documentaire Mont Tétons, animée par Anick Lemay. « Quand j’ai vu le documentaire, mon livre était fini d’écrire. Je me suis dit que je n’étais pas passée à côté, le discours est sensiblement le même », indique-t-elle.

Sensibiliser

La Carignanoise souhaite par son récit sensibiliser les femmes au fait qu’il y a de l’espoir malgré ce diagnostic et qu’elles ne sont pas à la merci de leur génétique, qu’une opération peut avoir lieu avant.

De son côté, cette écriture lui a donné la sensibilité de cette réalité. « Je comprends un peu mieux cette réalité. Il n’y a pas d’antécédent de cancer du sein dans ma famille, mais une femme sur sept devrait recevoir ce diagnostic dans sa vie. Il y a de fortes chances que je connaisse quelqu’un. Si ça arrive, je pourrai la soutenir », avance-t-elle.

L’auteure a notamment dédié son roman « à toutes les femmes courageuses qui perdent des parties d’elles-mêmes pour tenir tête au cancer ».

« J’ai aimé l’idée d’aider à l’avancée de la recherche du cancer même si je ne suis pas médecin.  »  Marie-Hélène Cyr

Relation homme-femme

Son livre aborde également l’amitié entre hommes et femmes. « J’ai commencé à écrire avant la vague de dénonciation. Je me suis dit que je tombais bien. C’est positif, il est possible d’avoir des hommes corrects dans notre vie, qui vont nous soutenir dans nos épreuves », relate-t-elle.

L’auteure, qui est ingénieure à l’Agence spatiale canadienne, côtoie plusieurs hommes dans sa vie.

Mme Cyr ajoute qu’il y a aussi un aspect de science-fiction dans son roman avec la technique utilisée. « La technologie n’est pas si loin, selon une de mes connaissances. On est à quelques années d’être rendus là », avance-t-elle.

Troisième roman

À cause d’eux est le troisième roman de cette auteure. Le premier qu’elle a écrit, Les paranthèses de la vie, se voulait un hommage à son père, décédé des suites d’un cancer du cerveau. « C’était le rêve de mon père d’écrire un livre. Quand il est décédé, j’ai pris sur moi la mission d’écrire et de publier un livre en sa mémoire », raconte-t-elle.

Le second, Téthys et les légumes de l’espace, s’adressait aux enfants. Il a été écrit dans le cadre de la mission de l’astronaute David Saint-Jacques.

Le dernier, dit-elle, est arrivé à un bon moment de sa vie. Lorsque le confinement est survenu, elle était dans sa relecture. « Ça m’a aidée à diminuer mon stress. Il me permettait, en fin de journée, de décrocher et de me plonger dans quelque chose qui me passionnait. »

Mme Cyr a aussi beaucoup apprécié évoluer dans le monde médical. Elle croit qu’elle en fera son créneau pour les livres subséquents. D’ailleurs, elle affirme que « son cerveau est en ébullition d’idées pour les prochains ». Elle planche aussi avec ses enfants de 9 ans et 6 ans sur un livre jeunesse.

Don au cancer

De plus, durant les mois d’octobre et novembre, l’auteure remettra à la Société canadienne du cancer 2 $ par livre vendu. Au moment de l’entrevue, elle en était à 150 $.

« Quand mon père est décédé du cancer, j’ai donné une partie de mes recettes dans le cadre de la Campagne de charité en milieu de travail. J’ai aimé l’idée d’aider à l’avancée de la recherche du cancer même si je ne suis pas médecin. C’est ma façon à moi de redonner pour une cause qui me tient à cœur », conclut-elle.