De l’art pour que les jeunes s’expriment
Depuis janvier 2019, des ateliers d’art visuel sont offerts aux jeunes fréquentant le Centre jeunesse, campus Chambly. Un moyen pour favoriser l’expression de ses résidants.
Les ateliers ont commencé dès le jumelage du centre avec l’organisme Les Impatients. Ce dernier effectue principalement ses interventions auprès des adultes. « C’est encore un peu un projet-pilote afin d’en voir les impacts et les bienfaits avec les ados », souligne Amélie Pellerin, l’artiste membre des Impatients qui donne les ateliers.
Selon ses observations et celles de Nicholas Dumont, l’éducateur du centre responsable des ateliers, l’expression par l’art a été bénéfique. Les participants ont repris confiance en eux et envers les adultes.
Des bienfaits
Lors des ateliers des Jeunes impatients, qui se donnent une fois par semaine, les gars sont libres d’y assister et de peindre selon le thème proposé ou de faire ce qu’ils souhaitent. « Au début, ils étaient décontenancés parce qu’on leur donne un espace de liberté. Dans la vie, ils n’en ont pas beaucoup. Ça leur permet aussi de s’autonomiser », indique Mme Pellerin. Elle ajoute ne jamais avoir eu de comportements déplacés lors de ces ateliers. « Ils sont plus apaisés et moins agressifs », dit-elle.
« Je dessinais ma colère et Amélie m’a aidé à trouver des moyens de compenser. » – Un participant
De son côté, M. Dumont souligne « qu’il y a un sentiment d’appartenance qui se développe avec ces ateliers. Ils se sentent bien lorsqu’ils viennent et ils baissent leur garde face aux adultes, ce qui ouvre la place à la discussion ».
Il cite en exemple l’un d’eux, qui fuguait beaucoup. « Il vient depuis les débuts. Il a développé une relation de confiance avec Amélie. Il est plus ouvert et ne fugue plus. Il est content de venir et on a des discussions avec lui », raconte l’éducateur.
Un des jeunes participants a indiqué : « J’ai aimé ça tout de suite! On a le choix de dessiner ce qu’on veut; on est libres. Je dessinais ma colère et Amélie m’a aidé à trouver des moyens de compenser. C’est vraiment le fun! »
Sur l’un des murs, les jeunes ont inscrit des mots sur ce que les ateliers leur ont apporté. On peut y lire « pour un moment, on se sent libre », « liberté d’expression, l’écoute, défoulement, fait du bien » ainsi que « tranquillité d’esprit et liberté ».
Exposition
De ces ateliers a découlé, le 4 décembre, une exposition avec un vernissage, Tête et mains en imagination: la liberté de créer. « Je trouvais ça important de le faire pour que ce ne soit pas confiné dans un local. En art, c’est important, l’aspect de diffusion et de partage. Les gars étaient fiers de voir leurs œuvres encadrées », souligne l’artiste.
« On a fait signer un livre lors du vernissage. Il n’y avait que de beaux mots. Les artistes étaient fiers de lire ça et moi, j’en avais des frissons », renchérit M. Dumont.
Les ateliers, qui ont vu 400 présences de jeunes, seront de retour l’an prochain. Mme Pellerin souhaite qu’ils soient aussi offerts dans d’autres centres jeunesse.