Chambly : prôner l’activité physique durant la grossesse

La Chamblyenne Fannie Marchessault lancera, le 15 octobre prochain, son premier livre, Grossesse active, qui met en lumière les bienfaits de l’activité physique pendant la grossesse.

Fannie Marchessault brise des tabous sur la maternité. Son livre, Grossesse active, s’adresse à toutes les femmes enceintes – qu’elles soient déjà actives ou non – et leur propose un accompagnement concret pour bouger en toute confiance, du premier trimestre jusqu’à la naissance.

La kinésiologue observe de fausses croyances véhiculées quant à l’activité physique liée à la grossesse. « Je m’en suis rendu compte quand je suis devenue moi-même enceinte. Je pensais que j’avais les connaissances et je me suis aperçue qu’il y avait beaucoup de choses que je ne savais pas », confie Fannie Marchessault. À titre de coureuse, la future maman ignorait si elle pouvait poursuivre cette activité de façon sécuritaire. « C’est un mythe à démonter que la course n’est pas adaptée à la grossesse. Il y a beaucoup de notions à savoir pour l’adapter, mais c’est un sport qui peut être poursuivi. »

Fausse couche et entraînement

La femme de 35 ans renchérit sur le lien établi entre les fausses couches et l’entraînement pendant la grossesse. Elle mentionne que beaucoup de femmes arrêtent de bouger complètement dans leur premier trimestre par peur de faire une fausse couche.

« Ça peut avoir des répercussions sur le reste de la grossesse. On sait maintenant qu’il y a plus de bénéfices à bouger que de cesser drastiquement et devenir sédentaire. Les bénéfices dépassent largement les risques », indique Fannie Marchessault.

La maman d’une fillette de six ans révèle que ces « fausses croyances » proviennent du fait qu’il n’y avait pas d’étude scientifique sur l’activité physique chez les femmes enceintes dans le passé. « Elles tenaient pour acquis qu’il fallait se reposer le plus possible pour être prêtes pour l’accouchement. »

Former sur les bénéfices

La Chamblyenne soulève que des médecins, qui ne sont « pas nécessairement formés sur les bénéfices », conseillent aux femmes d’abandonner leur sport. « Je trouve ça dommage, parce que c’est ultra bénéfique pour la santé physique et mentale de la future maman », dit-elle. 

On retrouve aussi dans le livre une quarantaine d’exercices adaptés et illustrés, ainsi que des conseils pratiques pour mieux vivre les défis réels de la grossesse. « Je trouvais qu’il était difficile de trouver l’information sur comment s’adapter durant la grossesse avec les différents symptômes », remarque Mme Marchessault. Elle fait notamment référence à quand une femme a des nausées à répétition, aux maux de dos, au manque d’énergie ou aux contractions de Braxton-Hicks, souvent associées au « faux travail ».

Une baladodiffusion qui roule 

Le 30 septembre dernier sonnait la Journée internationale du balado. Comme le dit si bien le nom, Fannie Marchessault est la femme derrière le balado Marche & Saut. Reconnu pour aborder sans filtre la maternité, il célèbre ses 3 ans et ses 80 épisodes. Depuis 2023, le projet compte plus de 123 000 écoutes et a donné la parole à 32 professionnelles de la santé, du sport, de la périnatalité et de la psychologie. Les épisodes rassemblent des connaissances et abordent des thèmes « encore trop souvent passés sous silence », comme la fausse couche, l’épuisement maternel, les défis de l’allaitement ou le choix d’avoir un seul enfant. « Le but était de démocratiser la maternité active pour un plus grand nombre de femmes possible », décrit-elle quant à sa motivation. 

Pour souligner cette troisième année d’existence, elle a rendu accessible gratuitement l’outil intitulé Ce qu’on ne dit pas toujours sur la maternité. L’ouvrage met en lumière six épisodes marquants du balado ainsi que divers témoignages. 

En parlant de « ce qu’on ne dit pas toujours sur la maternité », elle donne comme exemple si l’on poursuit de faire des abdos pendant la grossesse ou si l’on doit y mettre un frein.

Au fil du temps, Fannie Marchessault est devenue une kinésiologue qui se spécialise en périnatalité. « Ce ne sont pas des apprentissages que l’on fait au baccalauréat », exprime-t-elle en riant.