Chambly offre la possibilité de s’exprimer avec l’art urbain
Un graffiti sur un mur et des dessins à colorier dans les parcs : la Ville de Chambly tente ainsi d’offrir aux artistes une plateforme pour s’exprimer et de l’art à ses citoyens malgré les contraintes liées à la pandémie.
Ainsi, depuis le 22 août, les personnes qui circulent sur l’avenue Bourgogne à la hauteur de la résidence de l’Office municipal d’habitation (OMH) du Bassin-de-Chambly peuvent y voir une murale réalisée par l’artiste Korb.
La Ville a fait appel à Dose culture pour réaliser ce projet, puisque c’est un organisme spécialisé dans ce domaine. Elle a aussi interpellé l’OMH afin de voir sa réceptivité à cette initiative.
Deux rencontres entre l’artiste et les résidants du bâtiment ont ensuite eu lieu afin de créer cette œuvre. « On a eu une discussion pour voir ce qu’ils aimaient ou pas. L’eau est revenue beaucoup. La discussion a teinté la murale. Je ne pouvais pas me foutre de ce qu’ils m’ont dit », affirme l’artiste.
Lors de la seconde rencontre, il leur a présenté deux croquis. Les habitants en ont choisi un avec quelques modifications. Il l’a ensuite réalisé sur le mur extérieur du 17 au 22 août. L’œuvre se veut « une vision d’ouverture sur la différence et l’acceptation ».
« Ça amène de la couleur. C’est une nouvelle façon de voir l’art. » – Korb
De la couleur
La mairesse de Chambly, Alexandra Labbé, indique que jusqu’à présent, les commentaires qu’elle a entendus sont positifs. « Ça redonne de l’intérêt à ce lieu et ça crée une belle opportunité de découvrir cette forme d’art », dit-elle. La mairesse ajoute que « c’est la première; peut-être qu’il y en aura d’autres, pourquoi pas? »
L’artiste Korb souhaite qu’il y en ait plus qu’une dans les villes. De son côté, il en a déjà réalisé plusieurs sur la Rive-Sud.
« Ça amène de la couleur. C’est une nouvelle façon de voir l’art. Une murale, tu ne choisis pas qui la regarde. Elle vit par elle-même dans la société », avance celui qui a commencé à faire des graffitis à l’âge de 13 ans et qui gagne maintenant sa vie de son art.
La Ville soutient voir plusieurs côtés positifs dans ce projet, notamment de
« contribuer à la revitalisation d’un quartier et de stimuler la participation citoyenne et le sentiment d’appartenance au quartier tout en appuyant un artiste et un organisme de la région ».
De plus, elle soutient que « pour une première murale, la Ville trouvait intéressant d’aller de l’avant avec un style rappelant l’essence d’origine et traditionnelle du graffiti relié à la culture hip-hop. Nous souhaitions qu’un maximum de citoyens s’identifie à l’œuvre : jeunes et moins jeunes, et c’est vraiment à eux que s’est adressé l’artiste à travers cette œuvre ».
De l’art participatif dans les parcs
Cinq parcs de Chambly ont été agrémentés de dessins que les familles sont invitées à aller colorier avec des craies. Les dix œuvres ont été réalisées par des artistes locaux sous le thème Tous ensemble.
Les œuvres, de type dessin à colorier géant, seront proposées tout au long de la saison estivale dans les parcs du Tisserand, de Beaulac, Akilas-Maynard, Joseph-Gravel et Duvernay.
« Ça offre une possibilité aux gens de sortir de chez eux et aux artistes locaux de peinturer. On a essayé de planifier des activités en solo et sans contact », affirme Mme Labbé.
« Ce projet a vu le jour en raison de l’annulation de la 25e édition du symposium Artistes sur le champ, dû au contexte de pandémie actuel. La Ville a développé cette nouvelle activité permettant de poursuivre la mission du symposium, qui est de favoriser le rapprochement entre l’artiste et son public pour démocratiser les arts visuels », souligne la Ville dans son communiqué.