Nouvel album

Chambly : Noé Tlabot, Mourir pour le rock

Le musicien chamblyen Noé Talbot lancera officiellement son nouvel album, Mourir pour le rock, le 9 mai prochain sur toutes les plateformes.

Noé Talbot a déjà voulu mourir pour le rock. « Ça représente tous les sacrifices que l’on est prêt à faire pour la musique et donner de ma santé mentale, affecter certaines relations. C’est beaucoup d’énergie qui a été offerte », dépeint le musicien. À travers la chanson éponyme, la seule sortie au moment d’écrire ces lignes, il explique pourquoi il était prêt à faire ces sacrifices.

En matière de santé mentale, il nomme sa dépression. « Je pense que c’est dû au fait que j’en faisais trop, justement, pour la musique », confie-t-il. Il ajoute que deux de ses relations amoureuses sont potentiellement arrivées à terme en raison de son engagement musical. « Aussi, je n’ai clairement pas entretenu certaines amitiés, mais en même temps, je m’en suis fait d’autres. Ça m’a éloigné de mon confort et de ma stabilité », convient l’homme qui a vécu à Chambly. L’artiste est catégorique : il ne mourra pas pour le rock. « Ça ne vaut pas la peine », affirme-t-il au journal en riant. Il mentionne qu’il y a certains sacrifices qu’il n’est plus disposé à faire aveuglément.

Spectacle de lancement

Le spectacle de lancement de Mourir pour le rock, œuvre sortie sous la bannière Slam Disques/Hell for Breakfast, aura lieu le 10 juin, à la salle Le Ministère. Noé Talbot décrit cet album comme rythmé, lumineux. « Ça me ressemble plus. C’est plus cohérent avec qui je suis », soutient-il. La thématique de l’amour, abordée dans ses albums précédents, est principalement mise de côté cette fois.

Des chansons sont entrecoupées d’interludes humoristiques provenant d’acteurs de la scène musicale. Parmi les collaborations, l’auteur-compositeur-interprète s’est fait l’allié de l’artiste sénégalais Bo Diaw sur l’une des chansons. « Pour moi, c’est le plus champ gauche que je suis allé dans la musique », observe-t-il.

Réussir musicalement

Noé Talbot vit de sa musique. Il oscille entre spectacles sur de grandes scènes et, parfois, sur des planches plus modestes. « J’ai une base de fans, mais en même temps, je ne suis clairement pas un artiste qui passe à la télé dans la grande réussite, comme nos matantes l’imagineraient. Ça déconstruit le mythe de la vie de musicien », exprime-t-il avec lucidité. Cette réalité, il la définit comme étant plus près de la norme que de l’exception.

Sa réussite musicale, il la lie intimement au fait de maîtriser son art. « J’ai fait ce que j’avais envie de faire. Ce n’est pas laissé au hasard, ce n’est pas de la chance, j’ai pris la direction musicale que je voulais. Je me sens en maîtrise de ce que je fais. Pour la réussite publique ou sociale, c’est peut-être discutable, mais ma réussite au niveau de la musique, pour moi, elle est faite », nuance l’homme.

Un album et un jeu

La pochette du nouvel album fait un clin d’œil à un opus légendaire du punk rock. Les connaisseurs font le lien direct avec Dookie, de Green Day. « C’était ça, le but. Je voulais quelque chose de coloré avec plein d’éléments. Je trouve que ce genre de pochette est le fun à regarder. Tu as envie de l’analyser », considère-t-il.

Outre le fait de capter l’intérêt visuel, la pochette a une autre fonction. L’album en soi est un jeu de société et la pochette s’y raccorde. Le concept du jeu est de développer une carrière dans le rock au Québec. Il se veut humoristique. Sur l’une des cartes à piger, il est écrit  «Personne d’entre vous n’a été retenu aux Francouvertes cette année», sur une autre «Pandémie mondiale, personne ne peut aller en tournée. Tout le monde perd en santé mentale, mais tout le monde écrit une chanson de plus».