Chambly : Chloé Sainte-Marie au Pôle culturel de Chambly

La chanteuse Chloé Sainte-Marie sera en spectacle au Pôle culturel de Chambly, le 28 novembre prochain. 

Chloé Sainte-Marie poursuit sa tournée avec une nouvelle version de Maudit Silence. De L’Isle-Verte à la Patagonie, en passant par Haïti et le Pérou, elle fait résonner 18 poèmes en 14 langues, dont l’innu, le maya, le guarani, le quechua et le créole. Inspirée par sa rencontre avec le géographe rêveur Jean Morisset, l’artiste souligne que ce voyage musical s’appuie sur des textes de Joséphine Bacon, Nancy Huston, Jack Kerouac et Mathias Carvalho. Sur scène, des guitares et un violoncelle l’accompagnent.

Chloé Sainte-Marie rappelle que les Amériques étaient déjà habitées par les peuples premiers. « Maudit Silence, c’est celui des peuples longtemps côtoyés sans être entendus », définit-elle. 

L’artiste et la chanteuse

C’est d’abord par le cinéma, dans les années 1980, que Chloé Sainte-Marie est connue du public, révélée par le cinéaste Gilles Carle dans des films où elle chante et incarne des rôles clés.

Devenue une actrice accomplie, elle remporte, pour le rôle principal dans La Guêpe, en 1986, le prix d’interprétation féminine au Festival du film d’aventure de Pau, en France. En 1990, la pièce de théâtre La terre est une pizza, de Gilles Carle, est encensée au festival d’Avignon et présentée deux mois durant à Paris. La comédienne connaîtra aussi d’autres succès : La Postière, en 1991, et Pudding chômeur, en 1996.

En 1998, elle interprète, avec François Guy, la chanson thème que ce dernier a écrit pour le film Cinéma, Cinéma, premier élan vers le monde de la musique, le tout guidé par l’esprit visionnaire de Gilles Carle. La même année, elle interprète un rôle crucial dans le film Ô Picasso, qui témoigne de l’admiration et de la passion de Gilles Carle pour les arts picturaux, en particulier pour l’œuvre du grand maître Pablo Picasso.

Un peu plus tard, elle est de la distribution du film Vive Québec!, un documentaire-fiction autour de l’histoire de la capitale québécoise, où elle joue et chante à nouveau. Ce sont les premiers pas de ce qui allait nourrir définitivement sa véritable flamme créative, c’est-à-dire la chanson.

Après le cinéma

Son premier album, L’Emploi de mon temps, sorti en 1993 et signé Fernando Arrabal, aura été davantage un banc d’essai.

Au milieu de la décennie suivante, elle enregistre une trilogie d’albums, sur lesquels elle chante les grands poètes québécois. Je pleure tu pleures sort en 1999 et, accueilli comme la surprise de l’année, il récolte pas moins de six nominations au gala de l’ADISQ. En octobre 2002, l’album Je marche à toi est lancé. L’opus remporte le Félix dans la catégorie Album de l’année – Folk contemporain au gala de l’ADISQ 2003. L’année suivante, une importante tournée conduit Chloé en France, en Suisse et en Belgique, où elle récolte plusieurs prix, dont le prix Charles Cros. En 2005, elle propose un album intitulé Parle-moi, presque entièrement dédié à la poésie de Gaston Miron et qui consacre Chloé Sainte-Marie comme l’une des pionnières de la résurgence du genre country-folk au Québec et comme l’une des grandes interprètes des poètes émérites du territoire. Trois albums et trois spectacles marquants de la scène musicale québécoise, trois mises en scène de Paul Buissonneau, homme de théâtre de renom et ami de longue date de la chanteuse, avec qui elle avait fait ses débuts sur scène avec La Terre est une pizza.

Intégrer la langue innue

S’ensuit, en 2009, un album en langue innue, Nitshisseniten e tshissenitamin (Je sais que tu sais), en hommage à Philippe McKenzie, fondateur du mouvement folk innu, le premier à chanter dans sa langue maternelle. À l’aide de la poète Joséphine Bacon, Chloé Sainte-Marie se consacre à l’apprentissage du parler innu, de la langue des Premières Nations, et fait de ce projet un spectacle émouvant et engagé, mis en scène par Brigitte Haentjens et acclamé par la critique.

En novembre 2011, elle présente l’album Une étoile m’a dit, un conte musical de Gilles Carle et Michèle Cournoyer, mis en musique par François Guy, qui avait été conçu sous forme de scénario puis oublié, faute de budget. Pour ce projet, Chloé s’est entourée d’Yves Desrosiers, Émile Proulx-Cloutier, Bernard Adamus, Florent Vollant, Yves Lambert, Éloi et Jonathan Painchaud, Henry-Paul Besnard, Le Vent du Nord et La Bande Magnétik.

L’année 2014 marque la parution de l’album À la croisée des silences, sur lequel Chloé Sainte-Marie s’est entourée d’une vingtaine de poètes québécois, dont les mots ont été mis en musique par Sylvie Paquette et Yves Desrosiers, et la réalisation et les arrangements signés par Réjean Bouchard.

Puis, en 2022, c’est le livre-disque Maudit Silence, créé avec Jean Morisset, qui paraît chez Audiogram et aux Éditions de l’Hexagone. 

Proche aidante impliquée

Parallèlement à son activité artistique, Chloé Sainte-Marie a pris soin de son conjoint Gilles Carle, atteint de la maladie de Parkinson pendant 17 ans. Elle s’est fait porte-voix des aidants naturels et a fondé la Fondation Maison Gilles-Carle, un organisme destiné à venir en aide aux personnes en perte d’autonomie et à leurs proches aidants. Elle s’est alliée avec Le Regroupement de soutien aux aidants de Brome-Missisquoi afin de mettre sur pied la première Maison Gilles-Carle, qui a ouvert ses portes en avril 2012 avec la mission d’accueillir les personnes en perte d’autonomie et ainsi offrir un répit aux aidants. En 2016, elle relance activement la Fondation avec un plan d’affaires sérieux et le rêve de soutenir l’ouverture de cinq maisons de répit en cinq ans.