Dans le cadre de la 17e Journée nationale des centres de femmes, le Centre de femmes Ainsi soit-elle de Chambly ouvre ses portes aux femmes, le 1er octobre. Cette occasion remet en perspective que la lutte visant l’égalité des genres demeure une nécessité constante.
De 11 h à 15 h, les femmes présentes auront l’occasion de se rassembler autour d’un brunch, profitant d’un moment solidaire et convivial. Autre que les victuailles, une réflexion sur le travail invisible des femmes et la charge mentale sera également au menu, en guise de repas principal.
« Par travail invisible, on désigne le travail qui n’est pas officiellement reconnu comme tel et qui n’est pas comptabilisé dans la création de richesses au sein d’un pays. C’est le travail des femmes au foyer, mais aussi celui des proches aidantes, des bénévoles, des mères et des grands-mères qui travaillent et assument une part des tâches ménagères et de l’organisation familiale, des femmes qui s’impliquent sans salaire dans la compagnie de leur conjoint, etc. C’est également la charge mentale qui découle de tout ce travail porté par les femmes », transmet Josée Daigle, directrice du centre depuis cinq ans.
« Nous sommes vulnérables de perdre nos acquis à tout moment selon les politiques en place. » – Josée Daigle
Condition féminine
Bien que les mentalités aient évolué depuis quelques générations, c’est un combat de tous les jours que mènent des femmes, afin d’atteindre, à différents échelons, une qualité de vie digne de ce nom.
« Oui, nous avons fait des pas. Oui, les conditions de vie s’améliorent, mais le travail n’est pas terminé. On le voit entre autres avec l’avortement. Nous sommes vulnérables de perdre nos acquis à tout moment selon les politiques en place », déplore Mme Daigle.
Rôles multiples
Il y a autant de raisons qu’il y a de femmes pour aller se ressourcer dans un tel centre, qui sert de havre de paix.
« Les femmes viennent tout d’abord briser l’isolement et se créer un réseau d’entraide. Elles se lient d’amitié, elles ventilent et s’outillent dans un but d’autonomie et de reprise de pouvoir sur le cours de leur vie. Elles constatent qu’elles ne sont pas seules », dépeint celle qui a également œuvré en tant qu’intervenante psychosociale pendant une quinzaine d’années.
Reconstruire une femme brisée
Qu’elle soit familiale, psychologique, conjugale, sexuelle, la violence représente principalement ce qu’ont vécu ces femmes parfois en détresse.
« La première démarche est de les accueillir avec bienveillance, sans jugement, sans préjugé. Juste une bonne écoute peut changer une vie. Au fil de leur parcours, elles ont été rejetées, incomprises, jugées. Après qu’elles aient verbalisé leur état, nous ciblons les besoins et, tout en respectant leur rythme, nous les accompagnons dans leur cheminement. »
Pour la journée du 1er octobre, les intéressées doivent s’inscrire. Le Centre Ainsi soit-elle reçoit hebdomadairement entre ses murs de cinquante à soixante femmes.