Voler les démunis

L’organisme Aux sources du Bassin de Chambly est quotidiennement victime de vols de dons provenant de personnes qui ne sont pas nécessairement dans le besoin.

« On est vraiment pillés chaque soir », exprime avec découragement Sophie Thewys, directrice commerciale des lieux.

« Je vous garantis qu’ils ne sont pas dans le besoin. » – Sophie Thewys

Constatant jour après jour l’état délabré des lieux, l’organisme a consulté ses caméras vidéo. Ce n’est pas le fait récurent d’une personne isolée. Mme Thewys remarque, alarmée, que ce sont des personnes différentes toutes les nuits. Homme seul sur vélo à remorque, femme seule en talons aiguilles remplissant sa voiture sport, couple, tous y passent. « Les gens nous donnent des choses pour aider notre mission. Au final, les choses sont pillées par des gens qui revendent », conclut Sophie Thewys.

Certains tentent d’expliquer le geste en spéculant que les gens qui prennent sont possiblement eux-mêmes dans le besoin. « Je vous garantis qu’ils ne sont pas dans le besoin. Les nécessiteux viennent à notre porte et nous demandent », assure la directrice commerciale par rapport à ce qu’elle voit sur les caméras.

Les individus en question peuvent passer près d’une heure sur les lieux. Comme devant un buffet, ils se servent jusqu’à satiété. « Ils ne prennent pas qu’un manteau, ils dévalisent! », note Mme Thewys. Au sol, le linge, sorti des sacs, ou les livres, souillés par la pluie, deviennent inexploitables.

Police alertée

L’organisme prévient la police, mais la marge de manoeuvre est mince pour celle-ci. Par le seul fait que les biens ne sont pas mis en inventaire, il devient compliqué d’identifier des objets qui viennent d’être déposés. La police peut faire des rondes, mais elle ne peut occuper sa nuit à ne faire que cela.

Que faire?

Sophie Thewys invite la population à déposer ses dons lors des plages horaires où le lieu n’est pas fermé. Ouvert tous les jours de la semaine, parfois même de soir, ainsi que la fin de semaine, l’organisme invite les gens à garder leurs dons jusqu’à ce qu’ils puissent les remettre en main propre.