Vivre sur l’eau
Jessica Lalande et Steve Ouellette ont dû quitter leur appartement de Montréal avec un préavis de 30 jours. En attendant de trouver un logement disponible à un prix raisonnable, le couple vit sur son bateau à Chambly.
Steve navigue des bateaux depuis une dizaine d’années et Jessica depuis deux ans. Alors qu’ils n’étaient jamais partis sur l’eau plus d’une fin de semaine, ils habitent maintenant sur leur bateau à temps plein.
Un plan B inattendu
« Ça apprend à vivre le moment présent », affirme Jessica, qui se dit anxieuse de nature. Elle souligne que les premiers jours ont été assez difficiles, mais que son nouveau mode de vie lui apporte maintenant de la tranquillité. Vivre sur un bateau lui aura appris à « laisser aller ».
Lorsqu’ils ont acheté leur nouveau bateau cet hiver, jamais Jessica et Steve n’auraient cru qu’ils allaient y habiter. « On l’a acheté sur un coup de tête. On ne savait pas ce qu’il allait se passer. »
Devant la flambée des prix des logements, le couple préfère continuer de vivre sur son bateau. « C’est incroyable, il n’y a rien en bas de 2000 $ par mois pour un quatre et demie! », s’exclame Steve.
Présentement, le couple doit débourser environ 235$ par mois pour stationner leur bateau dans la marina de Chambly. Ce prix inclut le stationnement pour la voiture.
Le couple, qui avait comme projet futur d’acquérir une maison, repousse son projet le temps que les prix se stabilisent.
Devant les difficultés à dénicher un logement, ils ont dû trouver une nouvelle famille pour leur chien. « C’était la dernière option possible, mais j’ai été obligée de me rendre là. C’est impossible de se trouver un logement avec un chien », souligne Jessica.
S’adapter
En troquant un appartement contre un bateau, le couple n’a pas pu apporter l’ensemble de ses avoirs. « Ça a permis de faire du ménage », affirme Jessica. Ils ont dû se départir de beaucoup de matériel.
Les meubles et les articles qu’ils désiraient conserver sont entreposés le temps qu’ils trouvent un logement. Ils ont tout de même aménagé leur bateau de 30 pieds pour s’assurer d’y être confortables. Réfrigérateur, poêle, téléviseur, toilette, deux couchettes, le nécessaire y est.
Depuis qu’il vit sur le bateau, le couple a dû s’adapter et changer ses habitudes. Jessica mentionne également l’organisation que ce mode de vie nécessite.
En raison du manque d’espace et de la chaleur du bateau, ils doivent effectuer des courses plus souvent. « Tu ne peux pas faire une épicerie de cinq jours, tu dois y retourner tous les deux ou trois jours », affirme Jessica.
Quand la météo s’en mêle
Qu’est-ce qui est le plus difficile lorsqu’on vit sur un bateau? « La chaleur », répond Jessica sans hésitation. Elle confesse que certaines nuits sont plus difficiles, l’humidité rendant le sommeil plus compliqué. Lorsque le soleil est de la partie, le couple en profite pour aller se promener sur l’eau. Toutefois, les conditions météorologiques de cette année les forcent à s’adapter. En plus des jeux de société et de la télévision, Jessica, qui adore lire, s’est munie d’une liseuse pour faire passer le temps gris. « Quand il mouille, c’est moins facile », affirme Steve, qui aime faire des travaux manuels et qui affirme avoir besoin de dépenser beaucoup d’énergie.
Chambly, une communauté accueillante
« On est tombés en amour avec Chambly », affirme Jessica, dont la priorité est de trouver un logement dans les environs.
Le couple se dit enchanté par l’accueil chaleureux des habitants et par leur générosité.
Steve a publié un message sur les réseaux sociaux, où il explique leur situation. À la suite de la publication, plusieurs personnes lui ont écrit pour les aider à trouver un logement ainsi qu’un emploi. Devant l’accueil chaleureux et la générosité des gens, Jessica et Steve se disent comblés. « On ne veut pas quitter Chambly. »
Le couple est en attente d’une réponse pour une maison à louer à Saint-Jean pour le mois de septembre. Il espère pouvoir compter sur cet hébergement.
Steve et Jessica ont décidé de mettre leur demeure temporaire en vente. Steve affirme que la vente de leur bateau leur permettra d’amasser des fonds pour « se relever » et « pour mieux repartir ».