Vivre avec un handicap visuel : découvrir de nouvelles perspectives
TÉMOIGNAGE. Après avoir complètement perdu la vue il y a sept ans en raison d’un glaucome, Serge Savoie pose aujourd’hui un nouveau regard sur son quotidien. Dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées, le président du conseil d’admin
«Pour se raser, par exemple, on se retrouve dépourvu au début. C’est beaucoup d’adaptation et ça prend beaucoup de patience, il faut apprendre à faire un paquet de choses autrement», illustre M. Savoie.
Autonomie
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les personnes ayant un handicap visuel ne peuvent pas avoir un chien d’assistance dès les premiers symptômes. Pour obtenir un compagnon, les maîtres doivent être très autonomes, pour arriver à bien diriger leur chien.
Avant de pouvoir déambuler avec son chien-guide, Kora, M. Savoie a donc reçu les services de l’Institut Nazareth et Louis-Braille afin de se familiariser à son nouveau mode de vie.
«Au départ, j’avais tendance à aller un peu plus vers la droite. Je n’utilisais pas assez mes oreilles par rapport à la canne. J’ai dû continuer à travailler pour pouvoir avoir Kora», raconte Serge Savoie.
Un travail d’équipe
Le rôle du chien est d’éviter les obstacles, de s’arrêter aux coins de rue et d’écouter les commandes de son maître. Les personnes ayant des handicaps visuels doivent donc développer leur ouïe pour bien écouter le son des voitures sur la rue, par exemple.
Un feu sonore a d’ailleurs été installé à Chambly à l’intersection du boulevard Périgny et l’avenue de Salaberry. Avec les travaux de réfection de l’intersection de Fréchette et de Périgny, Serge Savoie espère que la Ville y installera le même système.
«Nous attendons encore la confirmation de la Ville, mais j’espère que ça pourra être fait. Sans les feux sonores, il est impossible de traverser la 112, c’est trop dangereux.»
Liberté grâce à Kora
Depuis près de trois ans, Serge partage donc son quotidien avec Kora. Ensemble, ils parcourent les rues de Chambly, milieu bien connu du Chamblyen. Kora accompagnait également son maître lorsqu’il se rendait à l’Université de Montréal et empruntait le métro.
«Il me permet d’être beaucoup plus fluide, de gagner en liberté et en aisance. Je me fatigue beaucoup moins en faisant mes trajets», décrit-il.
Plusieurs ont tendance à vouloir flatter les chiens d’assistances qu’ils les croisent. Serge Savoie rappelle toutefois qu’il faut éviter de jouer avec son animal lorsqu’il est au travail, pour éviter de le déconcentrer de sa tâche principale.