Vivre avec le virus
Plusieurs fermes de la Vallée-du-Richelieu sont touchées par le virus de la grippe aviaire. Un phénomène qui risque bien de ne plus être exceptionnel.
Le nom des fermes concernées reste anonyme. Plusieurs d’entre elles sont touchées par le virus de la grippe aviaire, notamment en Estrie et Montérégie. Chambly, Carignan et ses environs ne sont pas plus épargnés. « Le virus est entré dans le flux migratoire des oiseaux au Canada, regrette Marie-Ève Tremblay, directrice générale de l’organisation Les éleveurs de volailles du Québec. Il faut désormais apprendre à vivre avec lui. Les cas exceptionnels que nous avons constatés auparavant ne le seront désormais plus. »
André Young, secrétaire du syndicat régional de l’Union des Producteurs Agricoles (UPA) précise la situation dans le secteur. « Ce sont davantage des élevages de canards qui sont concernés. Si une ferme est touchée, l’Agence Canadienne de l’Inspection (CIA) prend le contrôle de l’endroit pour abattre les oiseaux encore vivants et procèdent ensuite au dédommagement. »
L’éradiction de tout un élevage est un drame pour l’agriculteur. « Il sera dédommagé selon l’état de santé de l’oiseau et son poids en évaluant aussi le prix du marché, précise Marie-Ève Tremblay. Actuellement, cela tourne autour de 2,5 $ le kilo. Le manque à gagner est flagrant car certains font des produits particuliers grâce aux bêtes. »
Lorsqu’un cas de grippe aviaire est déclaré, les fermes au kilomètre autour ne peuvent plus accueillir de nouveaux oiseaux jusqu’à nouvel ordre. « C’est pour cela qu’il faut aussi prévenir dès que possible, poursuit la directrice générale. Car les agriculteurs ne pourront pas travailler et voient quand même passer les factures de leurs frais fixes. Il est donc important qu’ils soient aussi dédommagés à hauteur de leurs pertes. On se bat actuellement pour cela. »