Vers des hivers plus doux

Malgré quelques épisodes extrêmes, l’hiver a été clément cette année dans la vallée du Richelieu. Une tendance qui se confirmera à long terme selon Environnement Canada.

Deux jours seulement en dessous de zéro et un maximum à plus de 23 degrés au mois de novembre et un 31 décembre à plus de 7 degrés, l’hiver 2022 a été relativement clément sur la Vallée du Richelieu. La première réelle tempête s’est d’ailleurs manifestée lors du Réveillon de Noël. « C’est un hiver très doux avec des moyennes allant de 5 à 6 degrés au-dessus des normales saisonnières mais ce n’est pas un record non plus, tempère André Cantin, spécialiste à Environnement Canada. Sur le long terme, la tendance va s’accentuer à cause aussi du réchauffement climatique global de la Terre. Mais d’une année à l’autre, il existe bon nombre de variabilités qui pourraient amener un hiver plus froid. »

Néanmoins, les chutes de températures existent encore. Lors d’un week-end de février, le mercure est tombé à -28,8 degrés. « Nous demeurons dans un climat continental, poursuit le spécialiste. Des incursions froides persistent. La baie d’Hudson a gelé et a permis à l’air froid provenant de l’Arctique canadien de circuler jusqu’à nous. Mais il est vrai qu’actuellement nous avons davantage d’air venant du sud ou de l’Atlantique qui est plus doux. »

Ces modifications climatiques ont pour effet l’évolution de la faune et la flore dans la région. « Les plantes sont plus lentes à migrer mais on a observé déjà l’arrivée de nouvelles espèces d’animaux, remarque David Maneli, directeur de la réserve naturelle Gault à Mont-Saint-Hilaire. L’éclosion de chenilles spongieuses s’est manifestée après un hiver plutôt doux en 2021. Les arbres feuillus tels que les chênes avaient été dépouillés de leurs feuilles. L’année suivante, l’intensité du froid hivernal a stoppé cette propagation. On s’attend donc cette année à sa réapparition. »

L’autre mauvaise nouvelle pour l’être humain est la prolongation d’activité des tiques. « La bactérie contenant la maladie de Lyme est bien implantée en Amérique du Nord, poursuit David Maneli. Il faudra apprendre à vivre avec. De plus, les opossums apparaissent du côté de Chambly depuis quelques années déjà. Et ils seront bien plus nombreux au fil du temps. C’est avec ces défis que l’Humain croît. »