Vente du Club de Golf Rougemont: Le développement résidentiel interdit

Le propriétaire de Club de Golf Rougemont, Normand Fortin, compte laisser son entreprise à l’abandon s’il ne réussit pas à la vendre d’ici le mois de novembre. Il déplore que du développement résidentiel ne puisse être effectué sur la majorité de son terrain.
M. Fortin a mis en vente le club de golf qu’il a construit en 1987 il y a environ deux ans. Toutefois, ce n’est que ce printemps qu’une pancarte d’un courtier immobilier de Sutton a été installée sur le terrain.
« Ça me fait de la peine de vendre, mais je veux décrocher », a déclaré l’homme de 66 ans.
Le propriétaire aurait souhaité qu’un entrepreneur le transforme en développement résidentiel.
« J’aurais 2 M$ plutôt que 800 000 $ pour la partie du terrain situé à Rougemont », a affirmé celui qui a aussi un neuf trous à Sainte-Angèle-de-Monnoir.

« Elle veut que ça soit agricole, ça va l’être. » – Normand Fortin

Problème
Le propriétaire a toutefois frappé un mur en août dernier, au moment où la CPTAQ a rejeté la demande faite en 2014 par la Municipalité de Rougemont d’exclure de la zone agricole la partie de son terrain en faisant partie.
La décision a été prise en fonction des recommandations négatives de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie et de la MRC de Rouville. En vertu de la loi, l’absence de l’appui de la MRC rend automatiquement la demande irrecevable.
« Ce secteur est situé dans une affectation récréative au SADR [Schéma d’aménagement et de développement révisé] où il est permis différentes utilisations du sol pouvant répondre à l’objectif de diversification des activités récréatives existantes », peut-on lire comme avis de la MRC dans la décision de la CPTAQ.
« Ce qui me frustre le plus, c’est que la MRC veut gérer l’avenir de mon terrain alors que c’est moi qui ai travaillé pour ça », a reproché M. Fortin.
L’UPA a aussi montré son désaccord dans sa recommandation sur ce dossier. La décision finale de la CPTAQ ne dépendait toutefois pas de cet avis.
« La Fédération est défavorable à cette demande d’exclusion, peut-on lire. Il lui apparaît injustifié de retirer cette superficie dans le but d’en bonifier la valeur marchande pour une vente éventuelle aux fins de développements urbains. Selon l’UPA, cette superficie est récupérable pour usage agricole sans grand investissement. Donner droit à la demande aurait un impact sur l’usage de la partie cultivée. »
« Je vais mettre mon matériel à l’encan et démolir les bâtiments. Elle veut que ça soit agricole, ça va l’être. Mon terrain sera en friche en un an ou deux », a lancé M. Fortin.