Vapotage : Saveurs interdites
Le gouvernement provincial a annoncé l’interdiction de vendre des saveurs autres que celle du tabac pour les produits de vapotage. Un sacré coup donné à l’industrie dont plusieurs entreprises ne se relèveront pas.
Après les taxes fédérale et provinciale qui feront doubler les prix l’automne prochain par rapport à 2022, Québec a resserré davantage la réglementation sur le vapotage et ses dérivés. Les saveurs autres que le goût du tabac seront désormais interdites dans 90 jours. Elles sont accusées d’être incitatrices à la consommation chez les jeunes.
Jean-Paul Racine, propriétaire du magasin La vape du Fort, s’interroge sur cet acharnement contre ce marché puisque le taux de nicotine sera aussi limité. « Je ne comprends pas pourquoi. À part le problème addictif, comme le café ou les sodas, le vapotage n’engendre aucun problème de santé, selon plusieurs études. Pourquoi tolère-t-on alors différentes saveurs dans les alcools? »
Rappelons que selon Santé Canada « le vapotage de nicotine peut entraîner une dépendance physique et une dépendance. Le vapotage peut augmenter votre risque d’exposition à certaines substances chimiques pouvant nuire à votre santé. »
Après l’annonce de cette mesure la semaine dernière, Jean-Paul Racine s’attend à des effets rapides sur ses ventes. « Les gens vont vouloir faire des provisions. Mais, à long terme, ce sera plus compliqué, car nous passerons d’une centaine de produits à cinq ou six choix de tabac. De plus, il serait judicieux de limiter les points de vente aux boutiques spécialisées. Selon moi, la cible n’est pas bonne. Une bonne partie de mes clients a entre 35 et 50 ans et s’est mise à vapoter pour arrêter la cigarette. Or, certains vont y revenir et ce sera pire pour leur santé. »
Bataille d’arguments
À l’inverse, la fondation Cœur + AVC « se réjouit » de la décision du ministère de la Santé. « Plus du quart des jeunes ont commencé à fumer la cigarette après avoir commencé à vapoter, car ils sont dépendants à la nicotine. C’est pourquoi la proposition d’une limite de la concentration de nicotine dans les produits du vapotage est une excellente nouvelle pour la santé des jeunes québécois, d’autant plus que nous savons que la nicotine est nocive pour les cerveaux en développement », affirme Kevin Bilodeau, directeur relations gouvernementales à Cœur + AVC, à la suite d’un sondage réalisé auprès de 299 personnes âgées de 16 à 24 ans et ayant vapoté au moins une fois par semaine lors des trois derniers mois.
Pour Jean-Paul Racine, le vapotage est montré du doigt de manière injuste. « L’argumentaire des anti-vapotages est basé sur des raisons émotionnelles et non logiques. Ils disent que ce n’est pas bon et cela ne va pas plus loin. Aucune preuve concernant une maladie à cause du vapotage n’a été prouvée. La pile au lithium qui alimente la cigarette électronique n’a rien à voir avec la cigarette. On fait l’amalgame, car le geste est le même. Beaucoup de personnes vont perdre leur emploi pour quelque chose sans fondement. »