Une victoire d’équipe
Les M13 B de Chambly ont vécu une fin de semaine dernière rocambolesque afin de remporter le Tournoi de Saint-Hubert. Retour sur un scénario improbable avec l’entraîneur Patrick Hurtubise.
Les Seigneurs de Chambly étaient prêts pour bien figurer au Tournoi de Saint-Hubert en fin de semaine dernière. « Je n’avais pas d’attente particulière, résume l’entraîneur Patrick Hurtubise. Mais je savais que nous étions capables de nous qualifier pour les demi-finales après les trois matchs de poule. » Toute l’équipe est prête pour le premier match du vendredi, mais un appel téléphonique bouleverse les plans du technicien la veille de l’ouverture du tournoi. « Notre gardienne titulaire a été testée positive à la COVID. Trois goalers affiliés pouvaient prendre sa place, mais un seul était disponible. Cela s’est plutôt bien aligné, car Ludovick Millette évolue aussi en M13B. »
La compétition démarre plutôt bien pour les Seigneurs, avec des victoires contre Nortech d’Amos (5-1) et le Marquis de Châteauguay (3-1). Quasiment assurée de participer aux demi-finales, la formation chamblyenne affiche un beau moral, d’autant que sa gardienne titulaire revient pour le match de l’après-midi. « On s’est renseignés pour savoir si la période d’isolement était obligatoire, assure Patrick Hurtubise. Tout était correct, elle pouvait participer au jeu. »
Mais à 45 minutes du coup d’envoi, un accident domestique bouscule l’organisation du coach. « Notre gardienne s’est blessée au pied avec un morceau de verre. Il a fallu demander à un joueur de l’effectif de prendre sa place et trouver l’équipement adéquat. À quelques minutes du match, on n’était pas loin de déclarer forfait!
Notre qualification pour les demi-finales n’était pas assurée, car il fallait encore se méfier du différentiel. » Le hasard fait tout de même bien les choses. Mélodie Rabouin, une joueuse de l’équipe, a de l’expérience en tant que gardienne à la ringuette. « Il fallait tout de même demander l’approbation des parents, poursuit Patrick Hurtubise. On a trouvé un équipement grâce à mon frère. L’ensemble était un peu grand mais restait sécuritaire. »
Des sacrifices
Dès lors, le coach change le plan de match au moment de jouer cette troisième partie. « Il fallait protéger Mélodie, qui ne pouvait pas arrêter tous les tirs. Nous avons adopté une tactique ultra-défensive et tout le monde a embarqué. » Finalement, les Seigneurs s’imposent 2-1 contre les Jets de Saint-Hubert.
Après trois matchs en deux jours, la demi-finale se déroule le dimanche matin contre les Prédateurs de Hudson-Rigaud-Saint-Lazare. Menés 2-1 et en infériorité numérique à deux minutes de la fin du match, les Chamblyens existent encore grâce à Justin Petit, qui réalise un exploit personnel pour égaliser et arracher la prolongation. « C’était un match très serré durant lequel nous avons subi beaucoup de punitions, concède Patrick Hurtubise. Nous avons donc perdu notre point franc-jeu et avons joué la moitié de la prolongation de dix minutes avec un joueur en moins. Les joueurs ont fait énormément de sacrifices pour tenir le score, l’émotion était incroyable sur le banc et dans les tribunes! » Les Seigneurs obtiennent les tirs de barrage et se qualifient (1-0) pour la finale grâce à trois arrêts de leur gardien Ludovick Millette!
Dimanche après-midi, c’est la finale. La bande à Patrick Hurtubise affronte les Pumas de LaSalle, équipe tournant à 4,5 buts marqués par match cette saison! « Se qualifier pour la finale était la cerise sur le gâteau, estime l’éducateur. J’ai demandé beaucoup à ces jeunes durant ces quatre premiers matchs de compétition. Avec toutes les émotions de la demi-finale, nous avons laissé retomber la pression pour la dernière rencontre. » Pour cet ultime rendez-vous, l’entraîneur change de stratégie. « Il fallait cadenasser l’attaquant adverse, qui était vraiment au-dessus de tous. Mes jeunes sont tellement réceptifs, à l’écoute, avec beaucoup de détermination. Notre stratégie a marché et nous avons réalisé un blanchissage inespéré de 3-0! Ce n’est pas dans mon habitude de faire de la surcompensation, mais c’était un grand moment de bonheur! »