Une société inclusive

Après une remarque d’un citoyen, Chambly assure inclure les enfants à besoins particuliers dans ses activités. Autisme Montérégie vient de publier un guide afin d’aider le grand public à comprendre davantage cette différence. 

Le Chamblyen Amine Aouadi a interpellé le conseil municipal lors de l’assemblée du 7 février dernier. « Je constate que les activités faites par la Ville ne sont pas adaptées pour les enfants à besoins particuliers tels que les autistes. Mon enfant est autiste. Il reste 5-10 minutes et on s’en va. Il n’y a pas d’accompagnateur. Lors de la semaine de relâche, soit il part dans un camp à Marieville, soit on prend une gardienne. »

« Ce n’est pas un problème de volonté, mais un manque de connaissance. » – Nathalie Sapina

Devant ce constat, la mairesse, Alexandra Labbé, a assuré au citoyen de la prise en compte de la condition de ce public. « Les nouveaux aménagements dans les parcs seront adaptés. Plusieurs conseillers municipaux sont touchés par cette cause. Ce sera aussi un beau sujet à développer pour notre nouveau comité sports et loisir. » Un mois plus tard, en ouverture de l’assemblée de mars, l’élue a précisé la position de la Ville. « Nous proposons un encadrement pour les enfants handicapés lors de nos activités. Il reste tout de même préférable de prévenir à l’avance, car l’éventail de besoins est large et il sera nécessaire de s’adapter selon les cas. »

Tolérance et empathie

Le mois d’avril est celui de la sensibilisation à l’autisme. À l’aube de cette période, Autisme Montérégie sort son guide révisé, Autistes, non-autistes mieux se comprendre. « Il permettra une plus grande adaptation des autistes à la société, souligne Nathalie Sapina, directrice générale de l’association. Il reste beaucoup de travail à faire sur le plan de l’inclusion. Ce n’est pas un problème de volonté, mais un manque de connaissance. »

Offert gratuitement sur le site autismemonteregie.org, ce guide comprend des réflexions de l’ensemble des acteurs du monde de l’autisme. « Avec ces interventions, on a voulu rendre ce document plus concret, souligne Élizabeth Sabourin, présidente d’Autisme Montérégie. Nous voulons faire de la sensibilisation avec tout le monde. »

Ayant reçu un diagnostic d’autisme à l’âge adulte, Richard Marcotte a livré son témoignage lors du lancement du guide, lundi dernier, au siège de l’association à Longueuil. « À l’école, je mettais plus de temps que les autres élèves pour lire et écrire ce qu’il y avait au tableau. Le professeur finissait pas effacer pour passer à autre chose. Or, ces deux minutes de plus m’auraient été utiles, mais aussi à d’autres enfants. On veut encourager la tolérance et l’empathie envers les personnes différentes. Il n’y a pas si longtemps, les gauchers étaient hors norme dans notre société. »

L’ambassadeur de cette différence explique que la situation doit s’améliorer pour les personnes souffrant de cette condition. « Près de 73 % des diagnostiqués autistes ont des idées suicidaires. On parle seulement des diagnostiqués, le chiffre devrait être pire. Pour moi, la société inclusive est un horizon. Quinze pour cent des citoyens québécois vivent avec un handicap. Le handicap n’est pas la norme, mais l’éducation peut être inclusive. »