Une riveraine veut circuler à nouveau sur le barrage Fryer
On ne pourra reprocher à Pauline Drouin de manquer de ténacité. Depuis près de 20 ans, la riveraine du Richelieu rêve de pouvoir circuler à nouveau sur le barrage Fryer.
« On s’est promenés sur le barrage pendant des années. Jusqu’à ce qu’une dame de Parcs Canada décide qu’on ne pouvait plus passer là et qu’on y érige un mur », mentionne la Richeloise. Depuis l’érection de ce muret de béton, la végétation a repris son cours dans le secteur.
Au fil des deux dernières années, elle a écrit des messages à la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna. « Elle m’a répondu une fois. Dans sa lettre, elle semblait favorable », affirme Mme Drouin, qui a déjà été conseillère pour la Ville de Richelieu. Cette dernière avait adopté, en 2006, une résolution stipulant que si Parcs Canada rendait accessible ce barrage, elle y aménagerait un stationnement.
Le barrage Fryer relie la ville de Richelieu, à partir du chemin des Patriotes, à Carignan, où se trouve le fort Sainte-Thérèse. Pour Mme Drouin, ce serait une façon de pouvoir profiter de la nature de l’autre côté du barrage. « C’est extraordinaire. Il y a des pistes cyclables qui relient Chambly à Saint-Jean-sur-Richelieu, des sentiers pédestres boisés. C’est une richesse pour tous les habitants du coin », dit-elle.
« On s’est promenés sur le barrage pendant des années. » – Pauline Drouin
Appui de Dubé
Le député fédéral sortant, Matthew Dubé, partage son avis. En entrevue avec le Journal, il a mentionné vouloir que ce barrage soit transformé en piste cyclable. « Ça fait près de cent ans qu’il est là et ne sert à rien, précise-t-il. On a un réseau cyclable, on pourrait se servir de cette beauté qu’on a pour joindre les deux rives. Le fédéral pourrait investir en guise d’excuse pour cet éléphant blanc. »
Le barrage a été construit au cours des années 1938 et 1939 pour régulariser le Richelieu. Finalement, la Seconde Guerre mondiale a mis son fonctionnement en veilleuse.
Le député Dubé souligne avoir réussi à débloquer des fonds pour son entretien et l’évaluation de son état. « Il aurait pu avoir des dommages importants sur l’environnement », soutient-il.
Pas de projet pour Parcs Canada
Du côté de Parcs Canada, Audrey Godin-Champagne, porte-parole pour la section Voies navigables, soutient que le barrage n’est plus accessible depuis les années 1990 pour des raisons de sécurité. Il n’est pas prévu à court terme d’effectuer des travaux pour l’ouvrir. Aucun projet de démolition n’est également dans les cartons.
En 2016, le fédéral a procédé à des travaux dans le but d’en sécuriser la structure. Mme Godin-Champagne précise que le tablier en béton, qui présentait des signes de détérioration, a été enlevé.
La porte-parole ajoute que plusieurs scénarios de réfection ont été analysés à l’aide d’inspections. Les coûts pour sa remise en état sont importants. « Parcs Canada a opté pour la mise en place d’un plan de surveillance de l’ouvrage dont l’ensemble de la structure présente des signes importants de dégradation. »