Une résidence de Richelieu privée de sa clientèle

SOINS. Les Résidences Les Amours de Megan, à Richelieu, n’accueillent plus de personnes souffrant de traumatismes crâniens depuis le début de l’année. Le Centre montérégien de réadaptation (CMR), qui est responsable de la clientèle de cette ressource inte

Selon le propriétaire de la résidence, François Villeneuve, les difficultés ont commencé en décembre 2013, alors qu’un premier contrat de cinq ans a pris fin avec le CMR. Durant cette période, M. Villeneuve recevait 21 000$ par mois pour répondre aux besoins des cinq résidents.

«Le CMR m’a imposé un contrat de deux ans alors que j’en voulais un de cinq ans. Il m’a menacé de fermer si je n’acceptais pas», affirme-t-il.

Le mois suivant, la résidence a subi une première coupe de 4000$ par mois en raison de l’entente conclue en février 2013 entre le gouvernement et l’Association des ressources intermédiaires en hébergement du Québec (ARIHQ).

«Toutefois, la nouvelle échelle ne prend pas en compte les cas multiproblématiques. Or, les résidents étaient des handicapés physiques et mentaux», explique François Villeneuve.

Réduire les coûts

Du côté du CISSS de la Montérégie-Ouest, dont fait partie le Centre montérégien de réadaptation, le non-renouvellement du contrat est expliqué par des relations d’affaires qui sont devenues difficiles au fil des années.

Selon le propriétaire de la résidence, ce serait les lettres qu’il a envoyées au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et au premier ministre, Philippe Couillard, pour dénoncer les coupes qui auraient créé des frictions. Cette information n’a pas été confirmée par le CISSS de la Montérégie-Ouest.

Des résidents affectés

Les familles des résidents sont unanimes quant à l’impact du transfert de la clientèle. Danielle Plante, dont la fille de 44 ans, Julie Bolduc, se retrouve désormais dans un centre d’hébergement pour personnes âgées à Brossard, déplore qu’elle vive avec des personnes qui n’ont pas le même âge qu’elle.

«Elle ne veut plus jouer à jeux de société. Elle écoute beaucoup la télévision et elle dort alors elle a pris du poids. Avant, elle faisait des marches et une responsable l’amenait faire l’épicerie chaque semaine», soutient Mme Plante.

 Son opinion est partagée par Marie-Reine Lamothe, qui doit désormais rendre visite à son fils de 56 ans, Normand Roy, dans un CHSLD de Saint-Jean-sur-Richelieu. Selon elle, même les personnes âgées qui y vivent trouvent dommage que son fils y ait été transféré.

«Il est presque toujours en fauteuil roulant alors qu’avant il marchait. Il est loin d’avoir les mêmes services. Il a pris 25 livres depuis qu’il est là. À Richelieu, il y avait un suivi de son alimentation et elle était proportionnée. Là, elle n’est pas adaptée à ses besoins», renchérit Mme Lamothe.

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