Une rentrée scolaire chargée de revendications

ÉDUCATION. Le retour en classes ne sera pas de tout repos pour les enseignants des Commissions scolaires des Hautes-Rivières et des Patriotes, alors que les syndicats promettent un automne chaud et lourd en moyens de pression.

Richard Bisson, le vice-président du Syndicat de Champlain et responsable politique de l’accréditation de la Commission scolaire des Patriotes, affirme avoir reçu un flot d’appels ininterrompus de membres qui veulent savoir comment appliquer les moyens de pression proposés par le plan d’action national.

Jacinthe Côté, présidente du Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu qui représente la Commission scolaire des Hautes-Rivières, prévoit elle aussi une mobilisation importante au cours des prochains mois.

Durant la première journée du retour en classes, le personnel enseignant portera du noir en signe de solidarité envers le mouvement de mobilisation. De plus, les professeurs limiteront leur horaire de travail aux 32 heures reconnues par le gouvernement.

« Pour fonctionner, une école requiert l’implication des gens qui y travaillent. Il y a une part du travail qui n’est pas rémunéré et qui est fait bénévolement avec bonne foi. Une des demandes de la partie patronale, c’est d’augmenter le temps de travail à 35 heures et de le mettre sous le contrôle de la direction d’école. C’est profondément insultant pour l’ensemble des gens qui font vivre leur école », dénonce M. Bisson.

Les ratios d’élèves sont également critiqués par les syndicats. En augmentant le nombre d’élèves par classes, les enseignants ont moins de temps à accorder à chaque élève. Dans une classe, certains élèves qui ont un handicap ou des difficultés d’apprentissage requièrent plus d’attention.

Comme l’explique Mme Côté, le nombre d’élèves, la rémunération et les services octroyés pour les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) se trouvent au cœur des négociations.

« Il faut comprendre que les conditions des enseignants touchent également les enfants.  Elles ont un lien direct sur les enfants et leur réussite scolaire. Les actions que l’on pose ne sont jamais pour prendre les enfants en otage. Au contraire, nos revendications sont pour le bien des élèves », soutient Jacinthe Côté.

Un choix de société

Selon M. Bisson, l’adversaire dans ce conflit demeure le Conseil du trésor, qui cherche à récupérer de l’argent pour rééquilibrer les finances publiques.

« Nous ne sommes pas contre une saine gestion des finances, seulement, c’est l’élève qui va en subir les conséquences. Est-ce le choix de société que nous avons fait? Pas moi du moins. L’avenir de nos enfants en dépend et c’est une valeur importante à mon sens », signale le vice-président du Syndicat de Champlain.

D’ici la fin du mois de septembre, les membres du personnel enseignants devront décider des prochaines actions à entreprendre. L’option de journées de grève n’est pas écartée.

Le personnel qui travaille à la Commission scolaire des Patriotes sera appelé à voter le 22 septembre prochain, alors que celui aux Hautes-Rivières tranchera une semaine plus tard.