Une lueur d’espoir pour Justine Frappier
Après avoir fait une croix sur son souhait de fréquenter le programme de sport-études de l’école Saint-Lucien à Saint-Jean-sur-Richelieu l’an prochain, l’adepte de patin artistique, Justine Frappier, a reçu une bonne nouvelle de la Commission scolaire des Patriotes (CSP). Sa demande de dérogation territoriale a finalement été acceptée.
« Je suis vraiment contente, lance l’élève de l’école Jacques Rocheleau de Saint-Basile-le-Grand. C’est mon rêve de commencer plus tôt à patiner. Quand j’ai appris la nouvelle, je souriais et j’ai dit merci à ma mère, car c’est beaucoup grâce à elle ! »
Depuis l’âge de 3 ans, Justine pratique le patin artistique.
« Au départ, elle faisait plus nager sur la glace ou se tenir sur ses patins. Mais c’est toujours ceux qui commencent le plus tôt qui vont loin. Je ne dis pas que ma fille se rendra aux Olympiques, mais je veux lui permettre de réaliser son rêve d’être dans le compétitif », explique sa mère, Mylène Le Saux.
Le programme de sport-études permettrait à la jeune fille de profiter des après-midi pour s’entraîner et de l’avant-midi pour donner ses efforts pour l’académique.
« L’école n’est pas toujours facile pour ma fille. Si elle est moins concentrée en après-midi pour faire ses pirouettes, ce n’est pas la fin du monde. Le sport est bénéfique pour elle », ajoute sa mère, elle-même enseignante.
Mise en contexte
Avant la fin des classes, Mylène Le Saux a reçu une réponse favorable par téléphone quant à sa demande de dérogation territoriale de la CSP à l’école de la Commission scolaire des Hautes-Rivières (CSDHR).
À sa grande surprise, quelques semaines plus tard, elle reçoit plutôt une lettre signalant un refus.
« J’ai d’abord été très contente et ensuite bien déçue », rapporte la fillette de 10 ans qui patine au complexe Isatis sport à Chambly.
À la CSP, on expliquait cette décision par le fait que le programme de sport-études n’est pas reconnu au primaire par le ministère de l’Éducation.
« Les demandes extraterritoriales sont acceptées lorsque le programme est reconnu par le ministère et qu’il n’est pas offert sur notre territoire », justifiait la porte-parole, Lyne Arcand.
Après bien des démarches, la Commission scolaire a finalement acheminé une autorisation pour cette année à cette demande, le 13 juillet.
« Dans la perspective d’être juste et équitable et en raison d’une erreur administrative, la CSP a autorisé exceptionnellement cette demande pour cette année », indique Mme Arcand.
Justine se trouve ainsi 14e sur la liste d’attente pour fréquenter l’école Saint-Lucien l’an prochain. Si l’établissement ne peut l’accueillir, elle demeurera à son école actuelle et devra recommencer le processus de demande l’an prochain.
Législation
Le député de Chambly, Jean-François Roberge, a déposé un projet de loi afin de donner plus de liberté aux parents dans le choix de l’école de leurs enfants, le 15 juin. Il avait alors soulevé le cas de Justine, qui souhaitait s’inscrire à une école plus adéquate en fonction de son profil.
« Des Justine, il y en a des centaines au Québec. Ce ne sont pas tous les parents qui ont l’énergie à consacrer à mener une bataille bureaucratique. Ça va contraindre l’accessibilité, c’est de la bureaucratie absurde de voir les élèves comme du financement pour les Commissions scolaires », déplore le député de la CAQ.
Roberge représentera son projet de loi à l’automne au ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, afin de faire suivre ce dossier. « Il faut qu’il comprenne que ce n’est pas anecdotique », mentionne-t-il.