Monique Simard : une femme qui a donné sa vie pour les femmes

Le 16 janvier 2020, est décédée à l’âge de 75 ans Monique Simard. Mme Simard, une résidante de Richelieu, était une figure du monde communautaire à Chambly, notamment dans son combat contre la violence faite aux femmes.

Il sera difficile de trouver une voix dissidente aux réalisations que laisse derrière elle à Chambly Monique Simard.

À 75 ans, cette féministe de la première heure aura donné toute son énergie à redonner confiance aux femmes qui en avaient le plus besoin.

On se souviendra de Mme Simard comme étant venu sauver la Maison Simonne-Monet-Chartrand de la fermeture en faisant de l’endroit une référence en la matière.

« C’était une grande dame. » – Guylaine Lapolice

Sur tous les fronts

La Maison Simonne-Monet-Chartrand (anciennement Auberge Camiclau de Chambly) a vu le jour en novembre 1984.

La maison permet d’offrir aux femmes et à leurs enfants un endroit sécuritaire 24/24 heures, sept jours/semaine. Vu le besoin grandissant, l’organisme déménagea ses activités dans une maison de sept pièces.

Par manque de financement, en février 1987, Auberge Camiclau de Chambly ferme ses portes temporairement. Ce n’est qu’en juin de la même année que le Ministère de la Santé et des Services sociaux accorde un premier financement.

« Monique avait pris sa retraite de la Maison Simonne-Monet-Chartrand en 2013 après lui avoir véritablement redonné vie », explique Guylaine Lapolice, qui a été directrice générale du Carrefour familial du Richelieu, très affectée par la mort de son amie. Il faut dire que Mme Simard était devenue en juin 2018 la présidente du Carrefour.

« Monique avait pour objectif de redonner une voix aux femmes. Elle détestait l’injustice. Elle avait également cette capacité de mobiliser tout le monde avec une énergie débordante tout en étant proche des gens. Cela faisait 15 ans que je connaissais Monique. Quand j’ai commencé, au Carrefour familial, c’est elle que je suis allé voir. C’était une grande dame. C’est elle qui a approché Michel Chartrand (considéré comme un ambassadeur de la justice sociale au Québec et surtout comme l’une des figures de proue du syndicalisme). Il était marié à la militante pacifiste et écrivaine féministe Simonne Monet-Chartrand qui a donné son nom à la maison. »

Indépendamment de la maison de Chamby, Mme Simard a mis sa notoriété et son expérience au service d’autres maisons familiales pour leur venir en aide, comme celle de Granby. Elle aidait aussi les organismes communautaires de Chambly avec qui elle avait tissé des liens.

Une surprise et un choc

Pour Josée Daigle, directrice du Centre de femmes Ainsi soit-elle à Chambly, cela a été la même surprise et la même tristesse d’apprendre la mort de Monique Simard. « Elle a fait une grande différence dans le parcours du Centre de femmes Ainsi soit-elle. Le centre a connu des difficultés. C’est alors vers elle que nous nous sommes tournées. Elle nous a pris sous son aile. Elle est devenue par la suite la présidente du conseil d’administration du Centre de femmes. Elle a alors amélioré la condition de travail des filles (les intervenantes), car prendre soin d’elles c’était aussi prendre soin du service qu’elles donnent. Personnellement, quand j’ai appris son décès, je me suis senti comme une petite fille qui perdait ses repères. C’est une très grande perte. C’était notre phare.

C’est Céline Rageotte, qui a travaillé avec Mme Simard à la Maison Simonne-Monet-Chartrand, qui a découvert le corps de son amie en allant à son domicile. Elle se souvient d’elle avant tout comme d’une femme « très droite et très juste. Après son départ de la Maison Simonne-Monet-Chartrand, elle a appris qu’il y avait des difficultés avec la direction de l’établissement et son personnel. Elle a toujours été là pour nous soutenir. Sa mort a surpris tout le monde. Elle était encore très active. » Les raisons de son décès n’ont pas encore été dévoilées.

Hélène Langevin, la directrice générale actuelle de la Maison Simonne-Monet-Chartrand, a simplement indiqué au journal « que le conseil d’administration de la Maison Simonne-Monnet-Chartrand souhaite exprimer toutes ses condoléances à la famille de Mme Simard.» En précisant qu’elle souhaitait s’en tenir à cette déclaration.

Un rendez-vous le 7 mars

Monique Simard laisse dans le deuil ses trois filles qui pour lui rendre un dernier hommage, invitent parents et amis le 7 mars, au restaurant Fourquet Fourchette à Chambly. « Vos témoignages de sympathie peuvent se traduire en un don au Carrefour familial du Richelieu dont elle était présidente du conseil d’administration, et ce, par la poste ou sur place le 7 mars prochain », pouvait-on lire sur l’avis de décès.

Ce moment fera écho à l’organisation du souper que Mme Simard avait mis en place dans ce restaurant afin de faire des campagnes de financement pour les organismes qu’elle défendait.