Une entente contestée

À l’heure de renouveler leur participation à la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, les villes de Saint-Mathias et de Richelieu émettent de sérieuses réserves concernant la poursuite de la collaboration.

» Cela fait longtemps que l’on traîne ce dossier. Deux décrets de cinq ans nous ont forcés à poursuivre l’entente au sein de la Régie intermunicipale de police. Désormais, on regarde nos options. » Claude Gauthier, le maire de Richelieu, entend bien aller au bout de sa démarche. Selon l’élu, sa municipalité paye en double depuis dix ans le service d’urgence 911. Il en va de même pour la Ville de Saint-Mathias-sur-Richelieu. » Nous faisons partie du schéma de couverture de la RMC de Rouville et de celle de la Vallée-du-Richelieu, précise Sylvain Casavant, maire de Saint-Mathias-sur-Richelieu. On veut payer à un seul endroit. On va démarrer les négociations pour obtenir les remboursements de frais supplémentaires depuis le début des négociations soit par la Régie, soit par le gouvernement. Mais cela sera plus compliqué concernant les arrérages. » On parle d’investissements payés en double de 200 000 $, voire plus. 

Manque de représentativité

L’autre motivation majeure de la mésentente auprès de la Régie intermunicipale de police est la représentativité au sein du conseil exécutif. » Aucun représentant de la MRC de Rouville n’est présent, regrette Claude Gauthier. D’un autre côté, on dénombre quatre représentants de la Vallée-de-Richelieu et trois de Marguerite-D’Youville. » Une requête qu’appuie aussi Sylvain Casavant. » Le comité exécutif reçoit les dossiers importants avant les réunions du conseil administratif. Placé en amont, il a un poids important sur des décisions avant que le CA ne réagisse. Il serait plus équitable de voir figurer trois membres de la Vallée-du-Richelieu, trois de Marguerite-D’Youville et un de Rouville. «

Dernière requête des deux municipalités : les redevances sur les contraventions. » On gonfle les coffres de la Régie, mais on ne perçoit rien en retour, avance Claude Gauthier. Pourtant, une ville ayant des artères plus problématiques en termes de sécurité ou toutes autres nuisances devrait percevoir les revenus générés pour l’ensemble des infractions constatées par les policières et policiers de manière à les réinjecter dans la prévention ou l’amélioration de ses infrastructures. «

Relativement à ces explications, Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, affiche son incompréhension. » Je me suis retirée cette année du conseil exécutif en fin d’année 2022 et ils ne se sont pas présentés. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait? » Concernant la double facturation du service d’urgence, l’élue pointe aussi ses collègues. » Ils ont décidé d’aller chercher un service à l’extérieur de la Régie. De notre côté, on ne peut pas défaire les services de celle-ci. On a choisi de mutualiser, on fait front commun. «

Concernant la suite à donner à cette histoire, Alexandra Labbé est catégorique. » Le renouvellement de l’entente avec la Régie se décide à la majorité. S’ils ne veulent pas, ce sera à eux de voir avec le Ministère pour voir quels services de police seraient disponibles. » De prochaines discussions auront lieu avant le renouvellement de l’entente prévu en mai 2024.